"Échecs et Mâts" : le petit jeu de Bruno Thircuir

Le metteur en scène grenoblois de la Fabrique des petites utopies revient avec un spectacle interprété par des circassiens et des comédiens dans lequel le jeu d'échecs permet d'aborder des questions plus larges et contemporaines.


Sous chapiteau, en guise de scène, un échiquier posé sur la piste centrale, avec des circassiens et des comédiens habillés en noir ou en blanc comme des pions : dans Échecs et Mâts, sa dernière création « pour fous et stratèges » que nous avons découverte à quelques jours de la première, le metteur en scène grenoblois Bruno Thircuir de la Fabrique des petites utopies file la métaphore « des cases dans lesquelles chacun de nous est enfermé ». D'accord.

Mais l'axe choisi autour des rêves des uns (le public, sondé en arrivant) et des autres (les interprètes) s'apparente très vite à un mât pas très stable, les différentes scènes s'empilant avec plus ou moins de finesse (les tentatives d'humour noir tombent à plat) pendant plus d'1h30 de spectacle. Et ce même si, bien sûr, on en prend parfois plein les yeux grâce aux circassiens (qui viennent du Maroc, d'Argentine, du Bénin…) ; même si l'interaction avec le public donne du dynamisme à l'ensemble, et même si la métaphore du jeu d'échecs a un côté ludique appréciable. C'est déjà ça.

Pour info, la saison prochaine, Bruno Thircuir proposera un deuxième volet à ce qui deviendra donc un dytique, et détournera les règles du Monopoly. Pour, on l'image, dénoncer la folie financière du monde. Espérons que l'on retrouvera la Fabrique des petites utopies que l'on aime tant : à la fois bienveillante et percutante.

Échecs et Mâts
Au Parc des arts / parc Bachelard (devant le Prunier sauvage) du mercredi 27 septembre au dimanche 1er octobre


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