"Phase IV" de Saul Bass : des fourmis et des hommes

Unique long-métrage réalisé par Saul Bass, graphiste de génie rentré dans la postérité pour avoir signé quelques-uns des génériques les plus emblématiques de la filmographie d'Alfred Hitchcock ("Sueurs Froides", "La Mort aux trousses", "Psychose"…), "Phase IV" est une véritable perle oubliée du cinéma américain des années 1970. Rendez-vous le vendredi 6 octobre au Club pour le constater.


Passionnant thriller de science-fiction centré autour d'une intrigue minimaliste (l'investigation menée par deux scientifiques pour tenter d'expliquer l'étrange évolution comportementale d'une colonie de fourmis dans le désert d'Arizona), Phase IV (1974) surprend d'emblée par son incroyable beauté graphique, qui se double rapidement d'une approche quasi-métaphysique de son sujet.

Loin de la petite série B horrifique sur fond de menace animalière comme le cinéma de l'époque en produisait à la pelle, Phase IV fait au contraire preuve d'une ambition démesurée dans son traitement qui n'est pas sans rappeler celle de Stanley Kubrick sur son 2001, sorti quelques années plus tôt. Faisant monter la pression cran par cran tout au long du film, Saul Bass conjugue ainsi un sens de l'efficacité à toute épreuve a un traitement visuel proche du psychédélisme, le tout au service d'un récit en perpétuelle évolution dont le climax final laisse le spectateur littéralement subjugué.

Parce qu'un tel joyau méritait bien un écrin digne de ce nom, sa projection en copie restaurée sera couplée, à l'initiative de l'association La Rétine, à une analyse du film par l'historien du cinéma Benjamin Cocquenet et à une pléiade de bonus en tout genre – fin alternative, performance audiovisuelle, documentaire et moyen-métrage inédits…

Phase IV
Au Club vendredi 6 octobre à 20h30


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