"Antigone 82" : guerre (des hommes) et paix (du théâtre)


Il y a des spectacles qui nous élèvent, nous font sentir moins bêtes. Antigone 82 de Jean-Paul Wenzel (jusqu'au jeudi 19 octobre à la MC2) est de ceux-ci, grâce au Quatrième mur, texte de l'écrivain et journaliste Sorj Chalandon paru en 2013 qu'il a choisi de porter sur le plateau. Soit l'histoire d'un étudiant metteur en scène qui, en pleine guerre du Liban, décide de mettre en scène la pièce de Jean Anouilh à Beyrouth avec, comme comédiens, des représentants des différents belligérants – chrétiens, chiites, Palestiniens, Druzes…

En presque deux heures, Wenzel reste au plus près de l'œuvre de Chalandon, refusant les artifices qui imposeraient de force sa patte. D'où une mise en scène sobre, construite au cœur d'un dispositif tri-frontal (avec deux gradins sur scène donc) qui permet aux spectateurs d'être littéralement plongés dans le récit. Et de comprendre que cette situation, comme toutes celles qui agitent cette région du globe depuis des décennies, est beaucoup plus compliquée que les simplifications que certains leaders dits du "monde libre" nous assènent quotidiennement. 


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