François Martinez : « On peut jouer avec la magie de manière actuelle »

Dans "Menteur ?", le magicien à tendance humoriste François Martinez questionne son art tout en proposant de véritables tours. On se retrouve alors face à un surprenant et séduisant « one-man-show magique », qui sera de passage par la Basse cour pendant deux semaines. Interview en amont.


Avec Menteur ?, vous jouez avec les codes, parfois ringards, de la magie…

François Martinez : Oui, même si ce n'est pas que je juge les codes de la magie ringards. C'est plutôt les gens qui ont une vision ringarde de la magie, à cause notamment de certains magiciens qui perpétuent une magie un peu poussiéreuse. Avec ce spectacle, je veux montrer au public que la magie est bien plus ancrée dans l'actualité que ce que l'on imagine, qu'on peut jouer avec elle de manière un peu plus actuelle…

Sur scène, vous vous êtes donc débarrassé de tous les clichés qui collent à la peau du magicien, comme l'assistante sexy par exemple…

Oui, et déjà parce que je n'ai pas le budget ! Après, pour moi, ça fait partie de la magie : il y a des spectacles dans lesquels on a par exemple toujours besoin d'assistantes. Mais tout dépend comment on les présente sur scène, si on en fait des objets ou des vraies partenaires de travail.

Vous avez un véritable discours sur l'art de la magie, comme vous l'expliquez dans la note d'intention du spectacle : « les magiciens ont-ils des pouvoirs ou ne sont-ils que d'habiles mystificateurs ? »

C'est une question qui revient souvent. Quand je dis que je suis magicien, il y a toujours cette envie de savoir si je suis un vrai magicien ou un simple prestidigitateur. Comme s'il y avait encore des gens qui estiment que l'on peut avoir des pouvoirs ! Du coup, j'ai souhaité leur répondre sur scène : à eux de se faire leur propre opinion pour savoir si oui ou non j'ai eu quelques pouvoirs à un moment du spectacle ou s'il n'y a que des subterfuges !

Sur scène, si vous proposez une magie un peu bricolée, vous faites tout de même de véritables tours assez bluffants…

Ah oui, en effet – même si elle est de moins en moins bricolée comme j'ai de plus en plus de possibilités de travail ! Et de toute façon, la magie n'a pas besoin d'être très grande pour être impactante. Tout en donnant l'impression que c'est une magie intimiste et minimaliste, je voulais donc qu'elle soit flamboyante : il faut qu'il y ait le "waouh" sinon ce n'est pas intéressant. C'est pour ça que j'ai travaillé avec Yves Doumergue, qui est un très grand magicien champion de France de magie et consultant pour la télévision.

Vous êtes magicien, mais un peu plus que ça puisque vous vous définissez comme un « humoriste capable de faire disparaître des trucs ». Pourquoi ce choix ?

Parce que ça a toujours été dans mon caractère. Pour moi, le spectacle permet de transmettre des émotions : la magie est un des moyens pour y parvenir, et le rire en est un autre. Je suis sûr que les deux peuvent aller de pair du moment qu'il y a un fond derrière – on n'est pas là juste pour faire des galéjades. Je voulais en fait que les gens en prennent plein les yeux au niveau magie et, en même temps, qu'ils ressortent en se disant qu'ils se sont bien marrés.

Menteur ?
À la Basse cour du jeudi 26 octobre au samedi 4 novembre


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