William Z. Villain : Z comme Villain

Vendredi 3 novembre, on a rendez-vous à la Bobine avec un jeune (26 ans seulement) grand du folk. On fait les présentations.


Il vit aux  États-Unis, dans le Wisconsin, mais semble venir d'une autre planète, ce que toute sa fiche signalétique a l'air de confirmer dans les grandes largeurs. Il a 26 ans, mais « en années humaines » précise-t-il, ce qui indique peut-être quelque origine extraterrestre. Il se nomme Benjamin Bill mais se fait appeler William Z. Villain, soit quelque chose comme "Guillaume le Méchant", ce qui en dit encore un petit peu plus. Il est maraîcher, spécialisé dans la permaculture, mais est parvenu à notre connaissance non pas pour la qualité de ses légumes mais pour la bizarrerie de ces étranges fruits blues poussés sur un premier album aussi déviant que fascinant.

Un ovni enregistré en solo, à la va-comme-je-balance-sur-mon-siège, et avec les moyens du bord et une National Resonator (une guitare) blanche, en présence d'un chat. D'ailleurs son chant même, quand il se dédouble en voix de fausset, évoque la personnalité duplice et parfois inquiétante de nos amis félins. Elle caresse autant qu'elle hérisse et prend autant de liberté que la musique qui l'accompagne.

Comme sur Anybody Gonna Move, un reggae aux airs de blues. À moins que ce ne soit un blues à la rythmique reggae, une petite musique des nuits "lycanthropicales" quand le funk s'empare de Tippy Tippy Top ou que des rhythmes afro-caribéens surgissent ça et là. C'est à cela que ressemble la musique d'un Villain qui semble courir après son âme : à un sourire de défiance adressé à la mort qui rode à pas cadencé.

William Z. Villain + Raoul Vignal
À la Bobine vendredi 3 novembre à 20h30


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