Les enchevêtrements sensitifs de François Marcelly-Fernández s'exposent en pleine rue

Comme derrière de nombreuses vitres, une ampoule scintille à Grenoble à l'angle de la place aux Herbes et de la place Claveyson. Mais, installée dans l'espace de la galerie Showcase, cette fenêtre n'est pas une fenêtre ordinaire : il s'agit d'une ouverture sur toute la ville passant par les câbles électriques de l'œuvre de François Marcelly-Fernández.


Telle une toile d'araignée aux fils invisibles, l'œuvre de François Marcelly-Fernández tisse des liens inextricables, car opérant dans diverses entités de notre environnement, dont l'épicentre se loge au sein de la galerie Showcase. Par sa vitrine sur rue, l'espace de monstration questionne encore une fois le rapport entre l'espace public, la ville et l'art, et dessine une brèche où s'infiltrent les pensées au-delà de cette fenêtre obstruée.

Avec son ampoule incandescente et ses fils emmêlés, la pièce de François Marcelly-Fernández devient particule qui se répand dans le réseau urbain au gré de ramifications sensibles de l'ordre de l'imperceptible réel. Sculpteur d'une matière insaisissable, l'artiste évoque avec cette installation le film expérimental Le Cours des choses réalisé en 1988 par les Suisses Peter Fischli et David Weiss en reprenant l'idée d'une continuité de l'action qui ne cesse de créer des connexions. L'ampoule connectée au réseau d'éclairage de la ville permet ainsi de relier les choses entre elles et de relire l'espace, questionnant inlassablement les interactions entre les éléments et les hommes, dans leur nature même à exister.

Relis et relie et relie et relis
À la galerie Showcase jusqu'au dimanche 28 janvier


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