"Ami-ami" : viens pas chez moi, j'habite avec une copine

de Victor Saint Macary (Fr., 1h26) avec William Lebghil, Margot Bancilhon, Camille Razat…


Vaste famille ayant donné naissance au meilleur (L'Auberge espagnole) comme au pire (Five), la comédie-de-colocation-entre-potes s'enrichit d'un nouveau rejeton tentant le vaudeville contemporain sans pour autant recourir à la grivoiserie. Louable effort compensant les maladresses d'usage d'un premier film alternant potacherie classique et audaces scénaristiques. 

Le cœur brise par son ex, le "héros" de ce badinage s'installe avec sa meilleure copine, en tout bien tout honneur. Une nouvelle histoire d'amour lui cause un double embarras : il n'ose avouer à sa conquête qu'il "vit" avec une amie, laquelle se montre plus que jalouse : possessive.

Si le côté Guerre des Rose (film de Danny DeVito sorti en 1990) avec saccage majuscule de l'appartement sent le réchauffé, reconnaissons que le réalisateur Victor Saint Macary surprend en renversant une situation très convenue : ici, ce n'est plus le mec qui rompt un pacte d'amitié homme-femme et en détruit l'harmonie mais bien l'amie éconduite – ce qui sort le film du schéma du mâle forcément prédateur.

Il aurait pu aller plus loin en exploitant davantage les personnages secondaires – en particulier celui du confident du héros, attribué au volubile Jonathan Cohen, méritant plus d'épaisseur. On pardonne grâce à la découverte d'une lumineuse révélation, Camille Razat.


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