"Festen" : une famille pas si formidable

Critique enthousiaste du spectacle que le metteur en scène Cyril Teste proposera à la MC2 du mardi 23 au samedi 27 janvier.


Festen est un de ces spectacles qui ont une immédiateté évidente, démontrant s'il le fallait encore que le théâtre contemporain n'est pas qu'un truc forcément prise de tête et/ou ennuyeux auquel on ne comprend pas grand-chose. Mais plutôt un art qui peut prendre aux tripes lorsque, par exemple, les artisans qui le conçoivent portent sur le plateau de grands récits à multiples entrées – ici un huis clos familial dans lequel un fils, sorte de Hamlet moderne (la référence est clairement affichée par le metteur en scène Cyril Teste), va révéler au cours d'un dîner les terribles agissements passés du père et démontrer l'hypocrisie d'une société bourgeoise souhaitant à tout prix se donner une image respectable, même si cela doit passer par une hypocrisie mortifère.

Une immédiateté qui vient aussi du matériau adapté (un film – celui du Danois Thomas Vinterberg, Prix du jury à Cannes en 1998) et de la façon qu'a Cyril Teste de concevoir une mise en scène moderne qui intègre parfaitement l'outil vidéo – il appelle ça une « performance filmique », des images filmées en direct, face au public ou en hors-champ, étant projetées sur le plateau. D'où une pièce d'une efficacité redoutable, défendue par une distribution investie (qui n'est pas du tout avalée par le dispositif technique, bien au contraire), avec au centre le comédien Mathias Labelle, très convaincant fils par qui la lumière va finalement arriver. Et tout ce petit monde sortir un tant soit peu des enfers.

Festen
À la MC2 du mardi 23 au samedi 27 janvier


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