Pareille à un aquarium, une drôle de salle posée au milieu de la Bibliothèque publique dinformation du Centre Pompidou accueille chaque semaine des étrangers résidents en France pour une session de discussion dans la langue de Molière. Un sacré melting-pot pardon : mélange. Bribes de séances, fragments déchanges captés lors de ces ateliers, intervenants de tous les pays filmés en plan rapproché devant sacquitter une seul règle (parler en français) Le dispositif, des plus minimalistes, suffit à bâtir un film dune incroyable richesse humaine en télescopant les unes contre les autres les destinées de celles et ceux qui sexpriment ici, dans le sanctuaire du groupe.
Chacun·e vient lesté·e de son histoire qui réfugié·e, qui étudiant·e, qui retraité·e et participe à la construction dun récit contemporain dune authentique mixité. La volonté commune de maîtriser lidiome du pays hôte est supérieure à toute considération, et les emportements naissants sont vite apaisés par les modératrices et modérateurs du lieu, garants de la stricte neutralité de lenclave.
Document sur des gens qui parlent pour des spectateurs qui écoutent, ce film permet de mesurer limmense potentiel dune langue, quelle quelle soit, et surtout de saisir le bénéfice collatéral du dialogue : de lespoir, et donc un futur. Où lon repense, avec nostalgie, à cette lointaine époque où le français était la langue de la diplomatie