"Mysterious Skin" : Gregg Araki à la recherche de la mémoire perdue

Mardi 6 mars, le Ciné-Club de Grenoble projette le plus grand film du réalisateur de "Kaboom" et "The Doom Generation". Et un grand film tout court.


C'est l'un des plus grands films de ce début de siècle (rien que ça, oui), et Vues d'en face, festival grenoblois dédié au cinéma LGBT, a décidé de le programmer, avec l'aide du Ciné-Club, en amont de ses cinq jours événements prévus du vendredi 9 au mardi 13 mars au Club – on en parlera la semaine prochaine. Sorti en 2005 en France, Mysterious Skin rompt ainsi ouvertement avec les précédents longs-métrages pop et trashs de son réalisateur étatsunien Gregg Araki et s'aventure sur un sujet on ne peut plus casse-gueule : la pédophilie.

En partant de l'histoire, piochée dans un roman de Scott Heim, d'un adolescent du Kansas persuadé d'avoir été, plus jeune, enlevé par des extraterrestres, Gregg Araki tisse un récit qui se déploie progressivement en prenant des directions inattendues pour chacun des deux personnages principaux – ils réagissent différemment face à ce passé si lourd à supporter. Et un récit qui, surtout, s'écarte des chemins compatissants et de la morale rassurante pour voguer vers un lyrisme voluptueux (grâce notamment à la bande-son) presque dérangeant vu le propos. Mais la maîtrise parfaite de l'ensemble (notamment dans la direction d'acteur – c'est l'un des premiers grands rôles de Joseph Gordon-Levitt) fait de ce film un véritable chef-d'œuvre qui reste longtemps en mémoire. Très longtemps même.

Mysterious Skin
Au cinéma Juliet-Berto mardi 6 mars à 20h


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