Avec "Je marche donc nous sommes", le Magasin des horizons annonce (enfin) une exposition

Jeudi 26 avril, le centre d'art grenoblois le Magasin des horizons inaugurera sa première exposition sous l'air Béatrice Josse, sa nouvelle directrice arrivée en 2016 qui déplore toujours l'état de délabrement avancé du bâtiment. On l'a rapidement questionnée afin d'en savoir plus.


Ça y est, le centre d'art grenoblois le Magasin, dirigé depuis 2016 par Béatrice Josse et rebaptisé Magasin des horizons, va enfin rouvrir ses portes au public sur une longue période – depuis deux ans, nous étions plutôt sur des événements sporadiques faits de performances, conférences, spectacles… Et ce avec l'exposition Je marche donc nous sommes prévue du 26 avril au 14 octobre et consacrée donc à la marche sous toutes ses formes – politiques, religieuses, festives…

Cela veut-il dire que l'état du Magasin s'est amélioré, la nouvelle directrice ayant conditionné le retour d'expositions à la remise sur pied d'un bâtiment qu'elle assure avoir trouvé à son arrivée dans un état déplorable ? « Non ! On essaie juste de proposer des activités adaptées aux conditions extrêmes du Magasin actuel – il n'y a plus de chauffage l'hiver, il pleut à l'intérieur, il fait très chaud l'été… Donc pour l'exposition, on aura des vidéos, des photos dont les tirages ne seront pas amenés à être conservés ou encore une installation avec des banderoles : des œuvres qui ne craignent absolument rien. »

« Travailler sur le long terme »

Une exposition qui sera scrutée par beaucoup, et notamment celles et ceux qui se questionnent sur l'avenir du centre d'art grenoblois. À l'image de la chronique à charge de l'historien de l'art et commissaire d'exposition Nicolas Bourriaud publiée en fin d'année dans Beaux Arts Magazine et titrée « l'exposition cette ringardise » – un papier, au passage, construit en partie autour de l'interview (« l'art contemporain, c'est autre chose que des expositions ») que nous avait accordée Béatrice Josse quelques mois auparavant (et qui a été l'un des articles les plus lus sur notre site en 2017, preuve que l'avenir du lieu interroge largement).

Béatrice Josse : « C'est dommage que ces gens n'aient pas véritablement vu l'état du bâtiment et les conditions de travail du personnel, et qu'ils s'inquiètent simplement de ne plus pouvoir consommer des choses. Quand on est sur des logiques de réhabilitation d'un bâtiment qui n'était pas destiné à durer, c'est forcément compliqué et long. On fait de nombreuses réunions avec l'ensemble des tutelles, et on va bientôt avoir la visite de Patrick Bouchain [l'architecte qui avait converti la halle industrielle en centre d'art au milieu des années 1980 – NDLR] pour qu'il fasse un état des lieux. À mon sens, c'est important de travailler sur le long terme plutôt que de simplement faire des projets les uns derrière les autres sans se questionner sur l'avenir. Sachant qu'on a tellement de problèmes avec ce bâtiment qu'on est arrivé à sa fin : il ne faut plus rien lui demander. »


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