Ibeyi : comme deux ouragans

Un premier album accueilli triomphalement en 2015, une apparition dans le film "Lemonade" de Beyoncé, un défilé Chanel à Cuba… : les jumelles d'Ibeyi sont les coqueluches d'une pop mondialisée, statut confirmé (voire amplifié) par la sortie l'an passé de leur deuxième album "Ash". Elles viendront le défendre sur la scène de la Belle électrique, à guichets fermés.


Des voix perçantes, des rythmes ancestraux, une soul expérimentale : autant d'ingrédients qui caractérisent le duo français d'origine venezueliano-cubain Ibeyi, au succès fulgurant. Filles du percussionniste cubain Anga Díaz (Buena Vista Social Club), Lisa-Kaindé et Naomi Díaz sont complémentaires autant par le lien de gémellité qui les unit que par leur travail artistique. La première est ainsi davantage chanteuse (en anglais et en espagnol), monte et descend en vagues mélodieuses, arrange toutes les voix, quand la seconde, musicienne, assure notamment les percussions.

C'est en 2014 qu'elles commencent à faire parler d'elles avec la sortie de River, premier single tissé de chœurs ténébreux et de rythmes puissants. Très mystique, le titre rend hommage à la déesse Oshun, divinité issue des croyances religieuses yorubas avec lesquelles les deux sœurs ont grandi. Le duo est alors propulsé sur le devant de la scène, allant même jusqu'à faire vibrer le cœur de Beyoncé qui les invite à apparaître dans son film Lemonade qui accompagne en 2016 la sortie de l'album du même nom.

Politiquement vôtre

Fruit de plusieurs rencontres (avec le Canadien Chilly Gonzales au clavier ou encore la rappeuse espagnole Mala Rodríguez), leur deuxième album Ash est surtout un mélange d'inspirations avec des rythmes afro-cubains, du hip-hop, du jazz, voire même de l'electronica, pour un résultat qui, après un premier album plus calme, est empli d'énergie.

Et si on se laisse volontiers entraîner par les titres Away Away ou I Wanna Be Like You, il évoque également des thématiques actuelles fortes comme la condition féminine et les inégalités raciales. Le tire No Man Is Big Enough for My Arms inclut ainsi un discours de Michelle Obama contre le sexisme, des extraits du poème Citizen : An American Lyric de la poétesse afro-américaine Claudia Rankine ou encore des passages du journal intime de Frida Kahlo. Autant de femmes fortes reprises par des artistes à l'univers lui aussi très fort.

Ibeyi
À la Belle électrique dimanche 25 mars à 19h


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