"Machines sonores" : sculptures pour les oreilles signées Frédéric Le Junter

Présentation des installations à la poésie subversive que propose le musicien dans le cadre du festival Les Détours de Babel.


Coquillages, boîtes de conserve éventrées, assiettes ébréchées, tourne-disques obsolètes, tuyaux vétustes… Réalisées à partir d'un bric-à-brac d'objets de récupération, les Machines sonores de Frédéric Le Junter, présentées à l'Ancien musée de peinture dans le cadre du festival Les Détours de Babel, sont porteuses d'une poétique subversive qui mérite justement le détour. Déclenché par les visiteurs grâce à des interrupteurs déglingués, le mouvement mécanique de ces assemblages bringuebalants produit des ambiances sonores inquiétantes dont le hasard et l'incertitude sont les surprenants complices.

« À force de voir des musiciens jouer comme des machines, j'ai eu envie de créer des machines qui joueraient comme des musiciens » explique le musicien français en note d'intention. Aux antipodes des pratiques artistiques minimales dont la prétention dissimule parfois mal la vacuité conceptuelle, il propose des pièces bricolées avec une énergie débordante témoignant de l'urgence de réinjecter de la vie dans une création contemporaine parfois un peu trop aseptisée. Face à ces œuvres, le public, attentif, redevient un spectateur actif, s'embrouille joyeusement les sens et se surprend à écouter avec les yeux et à regarder avec les oreilles.

Machines sonores
À l'Ancien musée de peinture jusqu'au vendredi 6 avril ['installation sera exceptionnellement fermée vendredi 30 mars après-midi et samedi 31 mars]


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