Isaac Delusion, Moodoïd et MNNQNS vont payer leur Ricard (ou presque)

Fêtant ses 30 ans, la tournée Ricard SA Live Music repasse par Grenoble avec, selon la formule consacrée, deux valeurs sûres du rock indé français (Isaac Delusion et Moodoïd) et sa révélation de l'année 2018 (MNNQNS). Rendez-vous mercredi 25 avril à la Belle électrique, en mode gratuit.


Si la Société Ricard Live Music fête ses 30 ans, la formule de la tournée proposée aujourd'hui ne date, elle, que de 2010. Peu importe, on ne refuse jamais un anniversaire. Cette formule, les amateurs d'indie-music (et d'événements sponsorisés) la connaissent aussi bien que celle du restaurant où l'on mange chaque midi. C'est même inscrit sur la carte : « le meilleur de la scène indépendante française ». C'est pour cela qu'on vient et, dans certains cas, c'est pour cela qu'on reste et même qu'on revient : dix concerts gratuits ouverts par le lauréat du grand casting annuel et national. Le tout porté par la célèbre marque d'anisette.

Cette année, c'est le groupe MNNQNS (photo), à ranger dans la catégorie des formations traumatisées par le "consonne-voyelle" de l'émission Des chiffres et des lettres (avec BRNS, MGMT, SBTRKT, MSTRKRFT, STRFKR et bien d'autres). Un quatuor rouennais mais un projet né au Pays de Galles à l'initiative de son chanteur autour de l'idée d'un revival new-yorkais qui n'en serait pas un (il faut suivre) mais qui irait de l'âge d'or du CBGB (un club de Manhattan) à Interpol en passant par les Strokes, forcément.

Rénovation pop

Pour accompagner ce jeune premier remuant, la tournée a dépêché deux petits piliers de la pop indé française. D'abord le Moodoïd du guitariste de Melody's Echo Chamber, Pablo Padovani, créature poético-psychédélique à paillettes dont le premier EP était produit par Kevin Parker de Tame Impala – ça vous pose le cousinage. Là aussi on pourrait parler de revival (sa reprise d'Au pays des merveilles de Juliet d'Yves Simon en danse du sabre électronique) mais lancé dans une grande entreprise de rénovation de la pop de l'hexagone. Et même au-delà.

Enfin, en tête d'affiche du raout, Isaac Delusion, lui aussi dynamiteur de pop qui avait considérablement élargi ses horizons sur son Rust & Gold de l'an dernier, dans le sillage de son chanteur au timbre à la Jimmy Somerville (certains passages de Take the Crown sur ce même Rust & Gold figurent ainsi une version anesthésiée du fameux Smalltown Boy de Bronski Beat). Une programmation à l'image de la volonté de défrichage de l'événement.

Isaac Delusion + Moodoïd + MNNQNS
À la Belle électrique mercredi 25 avril à 20h


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