Composé de Blind Banjo (guitare/chant) et d'Oklahoma Butcher (batterie), Blind Butcher évoque immédiatement quelque desperado américain ronéotypé sur une affiche clouée à l'entrée d'un saloon. Mais au-delà des sobriquets, le duo constitue la preuve que le rock suisse est un nouveau (?) Far West. Et que le label Voodoo Rhythm, celui de l'impitoyable Reverend Beat-Man, abrite quelques-unes de ses figures les plus patibulaires.
Aux portes d'un blues détraqué, d'une country de gouttière, le « boucher aveugle » larde surtout des pans entiers de kraut-rock, de punk et de no-wave à coups de guitares aiguisées comme des trancheuses à viande, de batterie entêtée et de machines distordues. Par dessus, le duo pose de l'anglais, de l'allemand et mais aussi du yaourt, manière d'affirmer que le sens a moins d'importance que le nonsense. Difficile de s'y retrouver jusqu'à ce qu'on aperçoive Blind Butcher sur scène dans leurs costumes de gala : des habits de lumière à franges, des nippes de cow-boys électriques. Étendard d'un Far West psychédélhelvétique.
Blind Butcher + Korto
À la Bobine jeudi 26 avril à 20h30