Le Méliès, le Pathé Chavant, le Club... Ces cinémas de l'agglomération grenobloise ont tous une histoire qui, pour Peggy Zejgman-Lecarme, directrice de la Cinémathèque de Grenoble, « mérite d'être racontée ». D'où le site internet www.cinegrenoble.fr lancé il y a trois ans afin de « proposer une carte interactive permettant de voyager dans le temps et découvrir les spécificités des cinémas actuels et passés ». Pour faire simple : sur la page d'accueil, l'utilisateur tombe face à une tache urbaine jaune qui contient des points désignant les cinémas en activité en 2018. Il suffit de cliquer dessus pour accéder à des fiches informatives sur les lieux : adresse, date d'ouverture, nombre d'écrans, de places… Et, en remontant la ligne du temps, on découvre les salles qui ont fermé ainsi que leur emplacement.
« C'est l'occasion pour les gens intéressés par l'histoire de leur ville de constater que l'histoire cinématographique grenobloise a connu des variations phénoménales. Les chiffres des années 1980 montrent en effet qu'il y avait 19 cinémas, 51 écrans, environ 9600 places, tandis qu'aujourd'hui on trouve 10 cinémas, 47 écrans et 9261 places. »
Autre caractéristique intéressante de ce site, les anecdotes insolites qu'il met en avant. « Tous les jours, on passe à côté d'endroits à la place desquels il existait un jour un cinéma. » On apprend ainsi que l'Eden Pressing, cours Jean-Jaurès, fait référence au cinéma du même nom situé dix mètres plus loin dans les années 1980 et désormais remplacé par un restaurant libanais.
« C'est important de se rappeler qu'à la place de certains commerces, des gens ont pleuré, ri, passé des moments ensemble. » Des moments que n'importe quel Grenoblois peut raconter sur le site, puisque l'expérience permet de « déposer un souvenir » et ainsi « participer à faire perdurer l'imaginaire collectif lié du cinéma ». Ludique et passionnant en somme.