"La Nature a horreur du vide" : Emmanuel Louisgrand ou l'art du contre-pied

L'artiste-jardinier qui questionne la notion d'espace public expose au Vog de Fontaine jusqu'au 7 juillet. Visite guidée de sa drôle de proposition.


Avec une invitation faite à un artiste-jardinier et une exposition intitulée La Nature a horreur du vide, on pouvait légitimement s'attendre à ce que le Vog soit transformé, pour sa programmation estivale, en luxuriante serre tropicale. Ce n'est pas le cas. Déterminé à surtout faire ce que l'on n'attend pas de lui, Emmanuel Louisgrand (l'artiste-jardinier en question) a évacué (quasiment) tout élément végétal de l'exposition. On y trouve, à défaut, une grande structure orange, des néons, de gigantesques lettres en métal, une sculpture de crocodile, et encore des néons et des ballots de foin en guise d'assise.

L'agencement de ces éléments hétéroclites issus de collaborations diverses (copain sculpteur, père dessinateur...) ou récupérés à droite à gauche (les lettres et les néons proviennent du "braconnage" d'une enseigne démontée à l'arrache) donnent à l'espace du centre d'art de Fontaine des allures de showroom intrigant. Ça tombe bien : situé sur une avenue sur laquelle il est presque impossible de s'arrêter tant elle n'est qu'un couloir dédié à la circulation, le Vog se transforme ainsi en une sorte d'oasis urbain où l'on se surprend à méditer en regardant les tramways, assis sur du foin, sous le halo d'un néon en forme de tête de vache stylisée. Retour à la nature donc...

La Nature a horreur du vide
Au Vog jusqu'au samedi 7 juillet


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