"Ma fille" : Valeria Golino, éternelle mater dolorosa

de Laura Bispuri (All-It-Sui, 1h37) avec Valeria Golino, Alba Rohrwacher, Udo Kier…


Fillette sarde de 10 ans, Vittoria découvre Angelica et sa vie dépenaillée à mille lieues de l'existence modeste mais rangée dans laquelle Tina, sa mère, veut l'élever. Sauf que la délurée Angelica est sa génitrice biologique. Vittoria va se rapprocher d'elle, au grand dam de Tina…

Valeria Golino semble s'être fait une spécialité des emplois de mère courage, usant sa plénitude quadragénaire et son regard triste dans des histoires de familles à problèmes majuscules avec une grâce jamais entamée ; Ma fille le prouve à nouveau, même si la comédienne occupe ici, à égalité avec Alba Rohrwacher (ici, dans le rôle de la serpillère, mère du sang mais pas de cœur), un rôle secondaire.

Car la réalisatrice italienne Laura Bispuri place réellement l'enfant au centre du récit, adoptant le plus souvent son point de vue afin que l'on perçoive son dilemme, ses (dés)espoirs, ses chagrins... Cela, sans un mot de sa part ou presque. Pour rendre compte de cette écartèlement permanent, qui se retrouve dans la rousseur de Vittoria, entre la brune Tina et la blonde Angelica, le film aurait mérité de s'appeler Mes mères !

Mais au-delà de son interprétation et de ses qualités plastiques évidentes (une image sursaturée, brûlée par le soleil et le sel),  Ma fille, avec son histoire imprégnée d'alcool et d'odeurs de poissons, navigue tout de même un peu trop près des rives du déjà-vu.


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