Au spectacle (en plein air) cet été

Alors que l'été la plupart des salles de l'agglo grenobloise sont fermées, il est tout de même possible de voir des spectacles en ville, en plein air et souvent dans un cadre original voire grandiose. Petite sélection maison.


De l'opéra et de la danse à la Bastille

Du 25 juillet au 29 août

Chaque été, le prestigieux Opéra national de Paris propose dans toute la France des projections en plein air de certaines de ses productions d'opéra et de danse. Comme à la Bastille, qui en diffusera quatre de fin juillet à fin août. Tout débutera le mercredi 25 juillet avec l'opéra Così fan tutte de Mozart mis en scène par Anne Teresa De Keersmaeker, l'une des papesses de la danse contemporaine souvent vue à la MC2. « Dans sa mise en scène, Anne Teresa De Keersmaeker allie le chant à la danse, et s'appuie sur la géométrie de la musique pour donner forme aux turbulentes transformations émotionnelles des personnages » (extrait de la note d'intention) : voilà qui risque d'être grandiose.

Les mercredi 8 et 15 août, place à la danse pure, avec d'abord une soirée ballets avec des pièces de trois chorégraphes de renom (et d'époque différente – Benjamin Millepied, Jerome Robbins et George Balanchine), puis, une semaine plus tard, L'Histoire de Manon du chorégraphe britannique Kenneth MacMillan suivie des adieux à la scène d'Aurélie Dupont (2015). Enfin, retour à l'opéra le mercredi 29 août avec La Trouvère de Verdi mis en scène par Àlex Ollé (qui, au vu des critiques parues à l'époque de sa création il y a deux ans, n'a pas convaincu tout le monde). Tout ça sans smoking ou robe de soirée, et sans se ruiner vu que c'est gratuit : classe.


Un vaudeville au Musée dauphinois

Jeudi 26 juillet à 21 heures

Feydeau était le maître incontesté du vaudeville à la fin du XIXe et au début du XXe siècle grâce à ses pièces nourries en portes qui claquent et, surtout, en savoureux quiproquos. Un théâtre à l'univers bourgeois certes daté mais qui fonctionne toujours aujourd'hui pour peu qu'on sache le prendre pour ce qu'il est : une formidable opportunité d'amuser le public.

C'est ce que fait depuis l'an passé la metteuse en scène Emmanuèle Amiell (compagnie Les 7 familles) avec La Dame de chez Maxim, véritable machine comique dans laquelle une danseuse du Moulin Rouge se retrouve propulsée dans le beau monde : forcément, vu ses manières, tout ne se passera pas comme prévu (mais pas comme on pourrait l'imaginer non plus). Avec, au centre de la distribution très grenobloise, la comédienne Émilie Geymond, parfaite en Môme Crevette sur qui toutes les attentions sont portées.

Une pièce à voir en plein air, dans le très beau cadre du Musée dauphinois. Attention, l'entrée est payante (12 ou 15 euros ; gratuit pour les moins de 12 ans).


Un peu de tout à la Bastille…

Du 1er au 15 août

La première quinzaine d'août est sans doute la période de l'année où, culturellement parlant, il se passe le moins de chose. C'est justement là que s'est glissé le festival de théâtre en plein air (et gratuit) À la Bastille, qui en est à sa sixième édition. Côté chiffres, on est sur 15 jours de festival pour 29 spectacles et 45 représentations (trois par jour donc, à 17h, 19h et 21h). « Le ciel sera le toit de cette scène immense avec la plus belle vue de la région (et du monde disent certains) pour les plus beaux spectacles, les plus merveilleux artistes et les plus sublimes spectateurs ! » dixit le programme orchestré par Philippe Bazatole, ancien président de la compagnie Les Bleus de Sassenage et aujourd'hui président de la compagnie Multiplicolore.

Un programme qui mixe les genres (théâtre, chanson, musique, clown, danse…) et les compagnies (du coin ou d'ailleurs). Comme on n'a vu aucun spectacle en amont, on ne peut vous en dire plus, mais l'aventure a son petit charme, surtout dans un cadre pareil.


… et au centre-ville

Du 23 août au 1er septembre

Chaque fin août, en plein centre-ville de Grenoble, du côté du quartier Très-cloîtres, la cour Marcel Reymond, communément appelée cour du vieux temple, accueille le Festival de la cour du vieux temple (la vie est bien faite). Soit dix jours de spectacle et de musique en plein air dans un cadre agréable, comme si l'on était coupés de l'agitation urbaine le temps. Avec, chaque soir, une proposition à 19h plutôt estampillée découverte, et une seconde à 21h qui fait office de tête d'affiche.

Dans cette seconde catégorie, on aura droit par exemple à une « épopée rock » par la cie grenobloise Intermezzo (A tribute to Peer Gynt, d'après le poème dramatique d'Henrik Ibsen et la musique d'Edvard Grieg) ou encore à deux mises en scène de textes classiques : Le Roi se meurt de Ionesco et Comme il vous plaira de Shakespeare. Là aussi nous n'avons rien vu en amont, donc on ne peut pas vous en dire plus si ce n'est qu'on passe y faire un tour chaque fin d'été et que l'ambiance est à chaque fois chaleureuse et détendue.


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