Jour & Nuit au jour le jour

Pour sa septième édition, le festival Jour & Nuit se recentre autour de la Belle électrique (qui l'organise) pour mieux déployer sa foisonnante programmation, sans doute l'une des plus riches et des plus ambitieuses depuis ses débuts. Un nouveau cap de franchi ? Revue de détail ci-dessous, avant d'aller faire la fête entre le vendredi 7 et le dimanche 9 septembre.


Sept ans et jamais deux fois la même configuration : depuis sa création, le festival Jour & Nuit (initié par l'association MixLab en charge de la Belle électrique) n'a cessé d'évoluer année après année. Après avoir pris ses quartiers l'an passé sur l'esplanade du Musée de Grenoble, il se rapatrie aujourd'hui sur sa maison-mère qu'il entend néanmoins nous faire découvrir sous un jour nouveau. Outre la grande salle et l'esplanade (qui sera exploitée cette année trois jours durant), le garage ouvrira ainsi exceptionnellement ses portes pour accueillir une scène "backstage".

Initiée il y a maintenant deux ans, la quasi-gratuité du festival (seules les deux nuits demeurent payantes) reste elle toujours d'actualité ce qui, outre des économies bienvenues pour notre portefeuille, donne aussi aux programmateurs les coudées libres pour inviter des artistes plus pointus et avant-gardistes que le reste de l'année. On notera enfin cette année la place conséquente accordée aux artistes féminines, dont on ne pourra évidemment que se réjouir.

Le vendredi

C'est un plateau rock assez irréprochable qui se chargera d'inaugurer la nouvelle scène "backstage" : outre les locaux Sugar Kids, on y retrouvera ainsi la Franco-Canadienne Chloé Raunet et son projet C.A.R., quelque part entre synth-pop et cold-wave, ainsi que deux figures de proue de l'excellent label parisien Born Bad : le quintette psyché-garage bordelais J.C. Satàn et le quatuor post-punk discoïde parisien Vox Low.

Du côté de l'esplanade, disco, house et techno seront à l'honneur avec notamment Bernadette (The Dare Night), la Berlinoise Perel signée sur le label new-yorkais DFA, et l'icône de la house underground new-yorkaise Octo Octa, pour un live très attendu.

Dans la grande salle enfin, la cumbia digitale et furieusement psychédélique des Péruviens de Dengue Dengue Dengue constituera évidemment le point d'orgue, d'autant qu'on peut compter sur les artistes précédents (Cheercake, le toujours éclectique Nikitch ou le duo afro-punk français Tshegue) pour faire monter progressivement la pression.

La nuit venue, enfin, fera place à un gros plateau électronique réunissant des têtes d'affiche britanniques comme les excellents Midland et Call Super ainsi que le légendaire duo techno de Détroit Octave One pour un live haut en couleur.

Le samedi

Quatre ambiances différentes viendront rythmer la deuxième journée du festival. Sur la scène "backstage", il fera chaud avec Moms I'd like to surf, King Automatic, Delgrès et Dätcha Mandala, auteurs d'un rock généreux ouvert aux influences les plus diverses (surf music, blues, garage, rock'n'roll, musiques afro-caribéennes…) qui laisse présager de très belles surprises. Dans la grande salle, il fera un peu plus froid avec une programmation très axée électro-pop (Tample, Warhaus, Inüit…).

Pour autant, c'est avant tout la programmation électronique qui brillera de tout feu ce jour-là : l'esplanade accueillera ainsi un resplendissant plateau de DJs aussi éclectiques que talentueux, étendards d'une nouvelle scène défricheuse fédérée autour d'entités emblématiques comme Rush Hour et Red Light Radio (pour les Hollandais San Proper et Orpheu The Wizard) ou NTS (pour l'Anglaise Donna Leake).

Quant à la programmation nocturne, là encore, pas grand-chose à jeter entre le nouveau live de la Parisienne Chloé, les DJ-sets de la Danoise Courtesy et de la New-Yorkaise Kim Ann Foxman (sans doute deux des artistes féminines les plus en vue du moment), et la venue très attendue du grand Ben UFO, véritable légende de la scène britannique à l'ouverture musicale sans pareille.

Le dimanche

Soul, funk, jazz, hip-hop, musiques latines… C'est à une véritable célébration de la "great black music" que nous convient DJ Goodka, DJ Moar et Franck Descollonges tout l'après-midi sur l'esplanade, histoire de se remettre en douceur des émotions de la veille.

Enfin, afin de clôturer en beauté trois jours de festivités non stop, direction la grande salle le soir venu pour un DJ-set 100% italo-disco assuré par l'irremplaçable The Hacker. Que demander de plus ?

Festival Jour & Nuit
À la Belle électrique du vendredi 7 au dimanche 9 septembre
Programmation complète sur www.la-belle-electrique.com


<< article précédent
Gilles Balmet : ceci est bien un peintre