Un Orchestre universitaire de Grenoble pour « donner aux jeunes l'occasion de reprendre confiance en la musique »

Alors que l'Orchestre universitaire de Grenoble continue de recruter de nouveaux musiciens amateurs pour 2018-2019, on a rencontré Patrick Souillot, son directeur musical. La saison s'annonce chargée, alors en avant maestro !


Tous les mardis à 20h30, de doux airs musicaux s'échappent du 1 rue du Vieux-Temple à Grenoble, et plus précisément de la Salle Morillot où l'Orchestre universitaire de Grenoble répète. Créé en 1977 par des professeurs d'université et des chercheurs du CNRS, cet ensemble à l'origine destiné au personnel universitaire du campus a très vite conquis les étudiants. Car ici, ni le niveau, ni l'âge ne compte : chacun est libre de venir avec son instrument, et il n'y a pas de sélection à l'entrée.

« L'idée principale était de donner aux jeunes l'occasion de reprendre confiance en la musique. Beaucoup ont abandonné pendant deux ans, lors de leur classe prépa par exemple. Travailler dans un collectif aide à reprendre plus facilement » explique Patrick Souillot, son chef d'orchestre également à la tête de la Fabrique Opéra (qui, chaque printemps au Summum, cherche à démocratiser l'opéra). Amateur, ouvert à tous mais pas laxiste, l'orchestre ne lésine pas sur l'exigence nous assure son patron. « C'est un orchestre avec une politique d'encadrement, des chefs professionnels et des chefs de pupitre. Au début de l'année, certains viennent comme ça, puis ils voient qu'il y a des échéances et des concerts. Certains abandonnent, d'autres persistent. »

Traviata et chansons françaises

Ainsi, pour l'heure, le nombre de musiciens n'est pas fixé. « Avec la rentrée, le chiffre n'est pas établi. Mais, à terme, il devrait y avoir 80 musiciens. » Avec des profils qui, étonnamment, se ressemblent. « Il y a 90% de scientifiques dans l'orchestre. En même temps, il a été prouvé qu'il existait une relation entre la musique et les maths, c'est la même partie du cerveau qui travaille. Quand on regarde les prix, les lauréats sont souvent des scientifiques d'ailleurs… Mais on a aussi des personnes en Erasmus, dont pas mal d'Allemands : de vrais connaisseurs en musique, ce qui permet un enrichissement culturel. »

Tout ce beau monde reprendra ensemble des thèmes allant de l'opéra à la musique classique en passant par la musique moderne, avec par exemple cette année « les chansons françaises réorchestrées par un orchestre symphonique » ou encore l'opéra La Traviata prévu fin mars-début avril au Summum. Alors que vous soyez armés d'une trompette, d'une clarinette, ou d'un violon, n'oubliez pas qu'il est encore temps de rejoindre l'aventure. Rendez-vous (sans inscription nécessaire) aux répétitions du mardi à 20h30 !


Et l'Orchestre des campus dans tout ça ?

Ne pas confondre l'Orchestre universitaire de Grenoble avec l'Orchestre des campus de Grenoble, fondé lui en 2003 et présidé par le musicien et professeur à l'université Yves Markowicz. Même si, sur le recrutement, ils fonctionnent de la même manière. « Tout le monde peut s'inscrire à condition de posséder un niveau instrumental suffisant pour pouvoir jouer des partitions du grand répertoire symphonique, parfois très difficiles » comme l'explique Yves Markowicz. Mais il existe aussi des divergences.

Si l'Orchestre universitaire est en lien avec la Fabrique Opéra et est donc impliqué chaque année dans l'opéra donné au Summum, de son côté l'Orchestre des campus a un partenariat privilégié avec les Musiciens du Louvre qui se traduit, tous les deux ans, par un concert à la MC2. On les y retrouvera donc le 9 mai pour un programme nommé D'Offenbach à Fauré, aux côtés du chef d'orchestre Pierre Dumoussaud, qui fut notamment l'assistant de Marc Minkowski, directeur des Musiciens du Louvre.

Sinon, même topo pour les personnes souhaitant intégrer l'orchestre, il est demandé de rejoindre les répétitions, le lundi à 19h30, Salle Olivier-Messiaen. Attention, eu égard au nombre d'instrumentistes trop important par rapport aux besoins de l'orchestre, une sélection pour les pupitres de flûtes et, probablement, de clarinettes, devra être faite.


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