Teki Latex : « La mixtape est, aujourd'hui, le vecteur numéro un de ma créativité »

Passionné avec la même intensité par les cultures populaires et les niches musicales les plus pointues, Teki Latex est l'auteur de DJ-sets aussi épiques que tentaculaires qui n'occultent jamais pour autant leur fonction première : faire danser les gens. À l'occasion de son passage samedi 3 novembre au Black Lilith, on lui a posé quelques questions.


Comment s'est passée votre année 2018 ?

Teki Latex : J'ai passé une excellente année, ma dernière année de trentenaire ! Je me suis pas mal concentré sur mes DJ-sets et j'ai eu la chance d'en faire dans des endroits géniaux, en France, en Angleterre et jusqu'en Afrique du Sud. J'ai aussi sorti l'une des mixtapes dont je suis le plus fier : The Naked King.

La première partie de l'année était surtout nostalgique, avec les dix dates de la tournée des 20 ans de TTC, et depuis la rentrée, je me tourne à nouveau vers le futur avec deux résidences à Paris et Toulouse et une nouvelle série de mixes en "back to back" sur la radio Rinse France. J'ai aussi joué à plusieurs soirées hyper inspirantes dans des registres totalement différents, comme par exemple celle du Red Bull Music Festival Diggin' In The Carts consacrée à la musique de jeux vidéo.

La dernière fois que l'on vous a interviewé en 2016, vous vous disiez encore « souvent incompris » lorsque vous mélangiez les genres musicaux dans vos DJ-sets. Est-ce que les choses ont évolué ?

Non, les choses n'ont pas vraiment évolué. Ce qui a évolué, c'est que je passe moins de temps à me lamenter sur l'état de la scène française, que je me bouge pour faire mes trucs dans mon coin sans l'aide de personne, et que de plus en plus de gens me suivent !

L'une de vos particularités est d'intégrer en permanence de nouvelles sonorités dans vos DJ-sets. Qu'est-ce qui vous a le plus enthousiasmé ces derniers temps ?

Parmi les nouveaux artistes qui m'ont fait kiffer, je vais citer Yung Acid, Segadeath, Arma, Infamous Zol, Rhekla… Mais surtout ma rencontre avec Nick Dwyer, avec qui j'ai joué en "back to back" pour la soirée Diggin' In The Carts dont je parlais, et avec qui je me suis méga bien entendu. Il m'a ouvert les portes de ses archives de musique de jeux vidéo et c'est vraiment sans fin, il me fait découvrir des nouvelles perles de la période Famicom / Master System tous les jours et je pète un plomb tellement c'est beau, simple, minimaliste et émouvant.

La musique de jeux vidéo, surtout celle produite avant l'arrivée des jeux sur CD, donc avant que l'on puisse rattacher n'importe quel style de morceaux produits en studio à un jeu, ça avait vraiment un son et une esthétique particuliers, c'était vraiment un style de musique à part entière.

On a commencé l'interview par une sorte de « bilan 2018 ». À l'inverse, avez-vous des choses en préparation ?

Eh bien justement, avec Nick Dwyer, notre set à la Gaité Lyrique nous a donné envie d'approfondir notre collaboration, et ça devrait découler sur un projet commun dans un futur proche. J'ai aussi une envie qui grossit peu à peu dans un coin de ma tête : celle d'écrire un bouquin, dont le thème restera pour l'instant secret.


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