"Servir les dieux d'Égypte" au Musée de Grenoble : pour la beauté des gestes

Que vaut l'exposition exceptionnelle du Musée de Grenoble pensée avec le Musée du Louvre et visible jusqu'au dimanche 27 janvier ? Réponse :


D'une beauté intimidante : ainsi pourrait être qualifiée, de manière lapidaire, la nouvelle exposition du Musée de Grenoble élaborée avec le Musée du Louvre et titrée (à rallonge) Servir les dieux d'Égypte – Divines adoratrices, chanteuses et prêtres d'Amon à Thèbes. Un voyage dans le temps (il était une fois il y a 3 000 ans autour du temple de Karnak) pour mettre en avant une période méconnue loin des symboles (les pyramides, les pharaons stars, Cléopâtre…) durablement associés à l'Égypte antique.

Le parcours se découpe donc en plusieurs étapes pour permettre aux néophytes d'acquérir les connaissances nécessaires au voyage (comme le fait que le clergé de l'époque était mixte) ; et est en partie construit autour de la collection d'antiquités égyptiennes détenue depuis le XIXe siècle par le Musée de Grenoble. Une collection renforcée pour l'occasion par la présentation de nombreux trésors venus de divers et prestigieux musées européens – le Louvre, ou encore le British Museum de Londres et le Kunsthistorisches de Vienne.

On se retrouve alors face à une exposition d'une grande ambition qui se comprend autant qu'elle se ressent. Et c'est là sa plus grande réussite : les quelque 270 pièces dévoilées dans une scénographie inventive (l'espace temporaire du musée a entièrement été repensé) sont d'une beauté saisissante, des plus grandes (comme ces cercueils magnifiquement conservés que l'on peut admirer dans leurs moindres – riches – détails) aux plus petites (tels ces drôles de vases canopes à tête d'animal).

On sort finalement du livre d'histoire grandeur nature pour se rapprocher de l'exposition d'art, qu'importe le terme qu'on lui accole – ancien, antique… Un art, ici, tout simplement sublime.

Servir les dieux d'Égypte
Au Musée de Grenoble jusqu'au dimanche 27 janvier


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