Beechwood : that 70's show !

Aux commandes de son garage protéiforme, le trio new-yorkais Beechwood convoque les décadentes mais glorieuses 70's, avec tout ce qu'elles comptent de fantômes et d'héritiers. Une mixture rock imparable à découvrir mercredi 28 novembre à l'Ampérage.


« Beechwood, meilleur groupe du monde ? » En juin, pour la sortie de Into the Flesh Hotel,  deuxième album du trio new-yorkais, le magazine Gonzaï posait la question en ayant tout l'air d'y répondre. « L'enfant de l'amour entre Elliott Smith et les Stooges » affirmait pour sa part le Spill Magazine de Toronto au moment de la publication du précédent, Songs from the Land of Nod, seulement quelques mois auparavant. De quoi vous poser la réputation d'un groupe dont l'évocation oblige à convoquer un tombereau de références et à accepter l'idée de multiples voyages dans le temps, sans pour autant que cela ne remette une seconde en jeu l'identité et l'originalité de l'intéressé.

Déjà, les trois membres de Beechwood, qui avoisinent pourtant à peine le quart de siècle, ont l'air droit sorti des rushes du Serpico de Sidney Lumet ou d'une panouille dans un épisode de Starsky & Hutch. En d'autres termes, ils sentent bon le New York malfamé des 70's décadentes. Beechwood fait d'ailleurs référence à une rue de Staten Island fréquentée en skate-board par les fondateurs du groupe Gordon Lawrence et Isa Tineo. Quant à la street credibility new-yorkaise, elle réside dans une anecdote : celle d'un groupe violemment embarqué par la police lors d'un concert de rue (comme on dit bagarre de rue) évidemment illégal.

Effronté, effondré

Belliqueux, déglingué et plein de panache, Beechwood trimballe une sorte de schizophrénie musicale faite de sons lourds et de mélodies légères, d'effronterie crasse (l'héritage Stooges) et d'effondrement romantique (sans doute l'ADN Elliott Smith). C'est du moins le cas sur Songs from the Land of Nod.

Son successeur, lui, est davantage étoffé encore et, là, il convient de sortir la boîte à références, Beechwood convoquant,  comme on convoque les esprits,  avec une gueule d'atmosphère confinant au shoegaze, la patine à la fois neurasthénique et bubble-gum de The Jesus & Mary Chain (Boy Before), la power-pop milky way de Big Star (Amy, Sucker, Up and Down), le boogie glam traînant d'un T-Rex (Bigot in My bedroom, clin d'oeil en forme de doigt d'honneur adressé au président carotène des USA), le psychédélisme bastringue du Primal Scream stonien (The Ram, Our Love was worth the Heartbreak) ou, encore, le fameux "vroom" stoogien tel que dupliqué sur les équipées les plus sauvages du Black Rebel Motorcycle Club (Nero). Tout cela, sans aucun arrière goût de plagiat, donne peut-être effectivement la recette du meilleur groupe du monde.

Beechwood
À l'Ampérage mercredi 28 novembre à 20h


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