"Rosemary's Baby" : beauté (cinématographique) du diable

Le Ciné-Club de Grenoble lancera mercredi 5 décembre son cycle "Ô Diable" avec ce film culte de Roman Polanski.


Mercredi 5 décembre, le Ciné-Club de Grenoble entamera son cycle "Ô Diable" en invoquant une œuvre à la sulfureuse réputation : Rosemary's Baby (1968). Oh, il ne la doit pas tant à son histoire délicieusement inquiétante de possession et d'enfantement satanique savamment ourdie par un Roman Polanski alors galvanisé par son premier tournage à Hollywood et la promesse de son avenir radieux avec Sharon Tate ; ni à l'interprétation terrifiante de retenue de John Cassavetes ; pas plus qu'à la puissance de la suggestion qui fit croire à des milliers de spectateurs qu'ils avaient vu le visage du bébé.

Ce qui, hélas, a contribué à la postérité de ce film, ce sont les tragédies bien réelles que d'aucuns ont bien voulu lui rattacher : le meurtre de Sharon Tate par les émules de Charles Manson, l'assassinat de John Lennon devant l'immeuble servant de décor, les "errements" de Polanski – et l'on en passe. Ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain et revoyons le film pour ce qu'il est : un chef-d'œuvre de l'épouvante, qui glace le sang dès les premières mesures du générique, sur cette berceuse dissonante chantée par une mère détraquée, à qui Mia Farrow prête ses traits et sa voix.

Le cycle se poursuivra mercredi 12 décembre avec, et c'est la moindre des choses, un Mario Bava grand cru – Le Masque du démon (1960), ensorcelé par Barbara Steele –, avant de se conclure le 19 dans une autre demeure maudite, celle-là bâtie par Robert Wise : La Maison du Diable (1960). Faites de mauvais rêves…

Rosemary's Baby
Au cinéma Juliet-Berto mercredi 5 décembre à 20h


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