Films sur écoute avec Le Tympan dans l'œil

Vivre le septième art en musique ? C'est ce que propose jusqu'au 8 décembre le festival Le Tympan dans l'œil, dans diverses salles de l'agglomération. À l'occasion de cette neuvième édition, son directeur artistique Damien Litzler, membre de l'association Stara Zagora qui l'organise, nous a déroulé les objectifs.


Un film projeté sur grand écran qui s'accorde avec une pièce musicale jouée en direct, voilà ce qui fait le propre du ciné-concert, courant à part entière que Le Tympan dans l'œil (oui, le nom résume à merveille le concept !) promeut à Grenoble depuis maintenant huit ans. Et à la direction artistique du festival on retrouve, sans surprise, un homme à l'oreille affutée. « L'évènement a pris forme pour la première année en 2010. Je suis moi-même musicien et j'ai eu cette idée après une tournée en France. J'avais un bon réseau de musiciens et je voulais développer à Grenoble ce genre qui n'a que deux festivals en France, à Dijon et à Toulon » explique Damien Litzler.

Car pour lui, la combinaison ciné et concert était gagnante. « Le cinéma et la musique, ce sont des pratiques hyper appréciées des Français. De nombreuses personnes ne seraient pas venues voir tel film si il n'y avait pas eu telle musique et vice-versa. » C'est donc ce qui permet au festival de toucher un public très large. « On souhaite permettre l'accès à des œuvres cinématographiques variées par la musique et l'accès à certaines propositions musicales parfois pointues par le cinéma. » En témoigne par exemple Fargo, le mythique film des frères Coen proposé vendredi 30 novembre à la Bobine et associé au style post-rock du groupe rennais Fragments. Pourquoi pas !

Made in Grenoble

Pendant ces onze jours, il y aura aussi des propositions sur des films muets, comme Un océan d'amour,  BD-concert donné le mardi 4 décembre au Laussy. « Ça correspond à la programmation jeunesse, une partie sur laquelle on insiste. Il y aura sur scène deux jazzmen grenoblois, Stéphane Damiano et Sébastien Waldner. C'est d'ailleurs important pour nous d'impulser des choses qui émanent de musiciens de la région. »

Dans cette même idée, on a hâte de découvrir jeudi 6 et vendredi 7 décembre Harakiri, de Fritz Lang, avec au son Der Zoologe Von Berlin, une création des Barbarins fourchus, les maîtres de la Salle noire. « Un ciné-concert électro dub-hop » annoncent-ils. Probablement original, comme à leur habitude !

Le Tympan dans l'œil
À Grenoble et aux alentours du mercredi 28 novembre au samedi 8 décembre


Mais aussi

« C'est la plus grosse édition qu'on ait faite jusqu'à présent » assure Damien Litzler. La programmation s'en ressent. Car outre les propositions déjà évoquées dans cet article, on peut notamment rajouter, pêle-mêle, The Last Command, film américain muet réalisé par Josef von Sternberg en 1928 qui croisera le rock instrumental du groupe Julie's haircut (samedi 1er décembre à la Bobine, en partenariat avec les Rencontres du cinéma italien, comme le groupe est originaire d'Italie), la grosse soirée de clôture (samedi 8 décembre à la Salle noire) convoquant deux propositions (dont le Duel de Spielberg par les Grenoblois funk-rock de DuoXenon) ou encore pas mal de ciné-concerts jeune public. Alors bon festival, et bons ciné-concerts !


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