"Comme un trio" : trois à l'étroit

Le chorégraphe grenoblois Jean-Claude Gallotta sera à la MC2 du mardi 11 au samedi 15 décembre avec sa nouvelle création basée sur le "Bonjour Tristesse" de Françoise Sagan.


Il y a les spectacles de Jean-Claude Gallotta qui s'épanouissent sur les grands plateaux et dans lesquels les interprètes du fameux chorégraphe déploient au mieux la grammaire "gallotienne" à l'œuvre depuis 40 ans. Citons par exemple le dytique My Rock / My Ladies Rock, qu'on prend toujours plaisir à revoir, le tendu Ivan Vaffan, recréé en 2013, ou encore le très réussi Homme à tête de chou, qui aura dix ans l'an prochain – et auquel on repense en ce moment alors que sort un album posthume d'Alain Bashung (qui, pour cette création, avait repris la partition de Gainsbourg).

Et il y a les autres, ces petites formes où le Grenoblois se concentre sur une poignée de corps. Comme un trio, sa dernière création en date dévoilée en septembre, est de celles-ci. Sur scène, trois danseurs jouent avec les affres de l'amour en partant du culte Bonjour Tristesse de l'écrivaine Françoise Sagan que le chorégraphe a choisi comme matériau de base. Mais de base seulement, son adaptation convoquant quelques figures du roman sans pour autant restituer toute la trame (qui convoque plus de trois personnages).

Où l'on devine ce qui a tant pu lui plaire chez Sagan – sa fougue, la puissance et la violence des sentiments qu'elle décrit… Sauf que l'aventure a du mal à prendre vie et semble même par moments tourner à vide, livrant machinalement une série de gestes malgré l'investissement éclatant des danseurs. Comme si Gallotta avait emprisonné le "charmant petit monstre" qu'était Sagan, et lui-même par ricochets. Dommage.

Comme un trio
À la MC2 du mardi 11 au samedi 15 décembre


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