Ordres et désordres du monde avec Boris Chouvellon et Guillaume Talbi

Les deux artistes exposent à l'École supérieure d'art et design de Grenoble jusqu'au jeudi 20 décembre.


Peu de gens le savent mais l'École supérieure d'art et design de Grenoble (l'Ésad, située rue Lesdiguières) abrite en son sein une salle d'exposition qui accueille ponctuellement des projets ouverts à tous, souvent d'aussi bonne facture que de courte durée. C'est le cas en ce moment, donc ne vous laissez pas intimider par l'imposante porte de l'école, franchissez le hall et pénétrez dans ladite salle. L'effet est saisissant : à gauche, Guillaume Talbi présente une installation composée d'une vingtaine de sculptures dont la blancheur intensifie la luminosité ambiante ; à droite, Boris Chouvellon expose des œuvres déglinguées faites en béton, couvertures de survie et résidus de carcasse de voiture brûlée. Tous deux ont bénéficié d'un séjour de trois mois à la Résidence Saint-Ange, à Seyssins, et cet ensemble en est l'accomplissement.

Si Guillaume Talbi propose un travail sculptural formel jouant du rapport entre des socles en bois qui semblent s'extraire du parquet de l'école d'art et des sculptures en ciment blanchi, Boris Chouvellon produit des œuvres qui questionnent les désordres du monde. Suspendu au-dessus de nos têtes, un planisphère réalisé à partir de tentes et de couvertures de survie dialogue avec la vidéo d'un chasse-neige qui démantèle autant qu'il déneige… Le désordre donc, mais l'ordre, également, avec des classifications de morceaux de plastiques fondus et une sculpture où une poussette et une tondeuse à gazon prises dans du béton semblent tourner au sein d'une grande structure évoquant les roues pour hamster. Une œuvre allégorique de notre train-train quotidien figé dans la consommation et la production…

Boris Chouvellon et Guillaume Talbi
À l'École supérieure d'art et design de Grenoble jusqu'au jeudi 20 décembre


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