"Mortal Engines" : la ville de Peter Jackson en roues libres

de Christian Rivers (ÉU, 2h08) avec Hera Hilmar, Hugo Weaving, Robert Sheehan…


Métaphore d'un super-Brexit ? Extrapolation de la course à l'armement et de la crise énergétique ? La nouvelle production co-scénarisée par Peter Jackson résonne étrangement avec l'actualité la plus brûlante… Dans ce que l'on espère être une dystopie, la ville de Londres est ainsi devenue une cité prédatrice montée sur chenilles, sillonnant le continent en quête de petites villes (et de réserves) à gober. À sa tête, Thaddeus Valentine prétend rechercher la concorde ; en réalité, il convoite des armes de destruction d'avant l'apocalypse. La jeune Hester Shaw, qui a tenté de se venger de lui parce qu'il avait tué sa mère, entraîne dans la résistance Tom Natsworthy, un historien rêvant d'être pilote…

Adapté d'un cycle de romans jeunesse du Britannique Philip Reeve, Mortal Engines ressemble à la caisse à jouets dans laquelle un gamin s'amuserait à mélanger sans distinction de rang ni d'espèce ses briques à construire, maquettes et figurines de tous poils. Un melting-pot gigantesque où manquent seulement des dinosaures – mais question gros bestiaux monstrueux, Jackson a déjà donné. C'est donc un pur plaisir régressif sentant la graisse et l'huile de vidange, avec une héroïne à balafre et un dadais un peu geek, et surtout un méchant à la Thanos, c'est-à-dire portant un discours darwinien de réduction de l'humanité ainsi que sa vilénie fourbe sur le museau – que ferait-on sans l'acteur Hugo Weaving, cette perpétuelle incarnation de la traîtrise importée des terres australes ?

Pas forcément innovant en matière narrative (c'est le moins que l'on puisse dire), mais joliment fabriqué et adroitement positionné au moment des vacances.


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Un "Voyeur" avant Noël au Méliès