Terre et Fictions, un festival pour « sensibiliser le public aux questions climatiques »

Du jeudi 10 au samedi 20 janvier, le tout nouveau festival Terre et Fictions s'invite dans plusieurs salles de l'agglomération grenobloise. Quatre pièces de théâtre, deux lectures et une table ronde rythmeront cet événement qui traitera de la question écologique comme nous l'explique son fondateur Olivier Spony.


Le festival Terre et Fictions est né d'un constat. En 2017, plus de 15 000 scientifiques dans le monde signent le manifeste Avertissement à l'humanité qui tire la sonnette d'alarme sur l'état de la planète. « Après en avoir pris connaissance, je me suis demandé si la sphère artistique en faisait assez pour sensibiliser le public aux questions climatiques. Je me suis aussi interrogé sur les moyens qu'elle pouvait mettre en place – rapport documentaire/fiction, le public visé… – pour aborder ces problématiques » détaille Olivier Spony, directeur de la compagnie grenobloise Les Aphélies, professeur de théâtre au lycée Stendhal et, surtout, créateur dudit festival.

Une fois le projet né, il contacte alors plusieurs lieux culturels afin de synchroniser leurs programmations. « L'Hexagone m'a dit qu'il produisait une pièce sur le sujet en janvier puis je me suis ensuite entretenu avec l'Espace 600. De mon côté, j'ai sélectionné deux pièces qui seront jouées par ma compagnie. J'ai aussi fait appel à mes élèves du lycée pour les deux lectures du roman d'Éric Chevillard Sans l'orang-outan. Enfin, j'ai contacté plusieurs partenaires pour mettre en place une table ronde à la bibliothèque municipale du centre-ville. »

Quatre pièces, quatre thématiques

Chaque pièce s'attache à une problématique spécifique. Dans son spectacle Soleil blanc, Julie Bérès mélange documentaire et fiction et pose la question de l'éducation et de la sensibilisation à l'écologie dès le plus jeune âge. Le Colectivo Terron propose quant à lui au jeune public d'explorer l'univers de la matière avec son Bestiaire végétal, spectacle présenté comme sensoriel et oscillant entre chant, humour, danse, musique et texte.

Puis changement de registre avec la compagnie Les Aphélies qui a choisi de donner deux « fables catastrophes ». La première, Terre ! (photo), destinée à un public adulte, se penche sur le sort des réfugiés climatiques, apatrides, qu'aucun statut juridique international ne protège. Plongé dans l'intimité d'une famille adoptant une réfugiée, le spectateur sera confronté à la fois au point de vue de cette jeune fille et à celui des habitants du pays d'accueil nous assure Olivier Spony.

La pièce Hurlevent, écrite à la suite de la saison cyclonique de 2017 mais sur un ton un peu plus léger que la première fable, viendra clore le festival. « Je trouvais qu'il y avait un contraste entre le désarroi des gens qui subissent les cyclones et le discours rigide et rassurant que veut avoir un gouvernement sur quelque chose que l'on ne peut pas maîtriser. Il y a dans toute la pièce cette image poétique déclinée, que l'air brassé lors des sommets sur le climat alimente le vent des cyclones sur la planète. »

Il est encore un peu tôt pour dire si Terre et Fictions connaîtra d'autres éditions mais Olivier Spony espère qu'un réseau d'artistes se formera pour réfléchir à la manière dont l'art peut évoquer ces enjeux planétaires.

Terre et Fictions
À Grenoble et dans l'agglo du jeudi 10 au dimanche 20 janvier


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