Dans l'histoire accélérée du punk anglais, The Vibrators n'est pas le nom qui ressort le plus souvent et le plus aisément du lot "No future". Et c'est bien dommage, comme on pourra le constater samedi 2 février sur la scène des Abattoirs de Bourgoin-Jallieu.
Drôle de trajectoire que celle des Vibrators de Ian "Knox" Carnochan, musicien aux ambitions tardives – il a 31 ans (un âge canonique en pleine révolution punk) lorsqu'il fonde le groupe en 1976, notamment avec le guitariste John Ellis (qui jouera plus tard aux côtés des Stranglers et de Peter Gabriel) et le batteur John "Eddie" Edwards. À ses débuts, la formation entend d'abord verser dans le pub rock, genre en vogue de la période pré-punk qui accompagnera sa naissance. Mais le destin, hautement versatile à l'époque, en décide autrement : le groupe ouvre pour The Stranglers au Hornsey Art College et tombe en amour devant la verve glaireuse de ces salles gosses de Sex Pistols. Le fusil est changé d'épaule : il rafalera du punk en cascade, dégainant un premier album, Pure Mania, qui reste encore aujourd'hui très officiellement comme l'un des 50 meilleurs du punk anglais, et quelques singles marquants aussi abrasifs que mélodiques.
Ainsi ces vibrants Vibrators ont la joie de se voir accompagner par le légendaire Chris Spedding ou de suivre, les choses allant décidément très vite, Iggy Pop en première partie de sa tout aussi légendaire tournée 1977. La suite se raconte au long d'une discographie pléthorique qui traverse les décennies et influence durablement la seconde vague du punk des années 1980.
Surtout, en 2019, contrairement aux formations les plus ronflantes du genre et au prix, certes, d'innombrables changements de line-up, déformations et reformations (des débuts, il ne reste qu'"Eddie"), The Vibrators sont toujours debout, un V géant continuant de triompher sur les pochettes de leur albums.
The Vibrators + Resto Basket
Aux Abattoirs (Bourgoin-Jallieu) samedi 2 février à 20h30