Un cochonnet, dont le papa combat un gros nuage de pollution, habite au-dessus des nuées obscures dans un petit moulin perché sur un monticule. Sa vie file, au fil du temps, en compagnie de ses amis la fleur assoiffée, le petit renard, le mouton et même des lions qui veulent le manger…
Précieux comme la plus pure des aquarelles, ce somptueux programme sans aucune parole enchaîne de brefs épisodes qu'on qualifierait volontiers de chapitres tant la matière-papier est ici visuellement présente : elle constitue en effet le support chiné sur lequel se déroulent les aventures des protagonistes. Des aventures, ou saynètes, comme de petits haïkus, racontant avec humour ou une cruelle acuité la vie des enfants face aux peurs, face aux joies du monde.
Car même s'ils sont des animaux très anthropomorphisés, le cochon, le renard et les autres restent des bambins à l'âge de la découverte et des interrogations sur ce qui est utile, et ce qu'on ne doit pas faire. Fable aux aspirations écologique explicites, doté une haute tenue artistique et morale, ce petit film fait grandir tout le monde.