Le monde à portée de main de Paula Karst, c'est celui qui s'offre à elle autant que celui qu'elle apprend à reconstituer à l'Institut supérieur de peinture de Bruxelles où elle étudie le trompe-l'œil. Un art de reproduire la matière qui la conduit jusqu'à Moscou mais aussi au studio de Cinecittà en Italie, avant qu'elle ne se voie confier le chantier du fac-similé de la Grotte de Lascaux. Mais derrière ce récit d'apprentissage, comme toujours, Maylis de Kerangal (photo) nous parle d'elle, et de cet art de faussaire virtuose qu'est l'exercice de la fiction, dans une réflexion vertigineuse sur la création.
À la salle Olivier Messiaen vendredi à 16h30 (rencontre)
Au musée samedi à 10h30 (rencontre) et 17h (lecture en correspondance)
Derrière ce titre shakespearien, Thomas B. Reverdy, qu'on peut aisément classer dans la catégorie fantôme des écrivains rock, niche une étude de cette Angleterre de 1979 au bord de basculer dans le thatchérisme et la crise (sujet très reverdyen). Mais une Angleterre déjà en proie à de gigantesques grèves, tandis qu'une comédienne se débat avec le rôle, hautement métaphorique ici, de Richard III l'opportuniste. Le tout sur fond de post-punk pour achever de glacer les espérances.
Au musée samedi à 17h et dimanche à 14h (rencontres)
Au Théâtre municipal dimanche à 20h (lecture musicale avec JP Nataf)
On ne compte plus les livres que François Beaune a tiré de son concept d'Histoires vraies entamé au début de la décennie tout autour de la Méditerranée. Il y a eu La Lune dans le puits, Une Vie de Gérard en Occident, L'Esprit de Famille : 77 positions libanaises ; voici maintenant Omar et Greg, portrait croisé de deux enfants d'ouvriers et de l'immigration que leurs trajectoires respectives mènent aux portes du FN. À travers ces deux figures, réellement rencontrées à Marseille, l'auteur dresse un drôle de diagnostic sur les contradictions françaises.
À la bibliothèque Kateb-Yacine jeudi à 18h30 (rencontre)
Au café associatif Nicodème vendredi à 15h (rencontre)
À bibliothèque Aragon (Le Pont-de-Claix) vendredi à 19h (rencontre)
À la salle Olivier Messiaen samedi à 17h30 (lecture par Gérard Potier)
Au musée dimanche à 17h (débat)
On connaît Charles Berberian le scénariste et le dessinateur de bande dessinée, grande figure du neuvième art à la française salué notamment pour son brillant partenariat avec Philippe Dupuy – la série Monsieur Jean notamment, qui connut un franc succès. On sait moins qu'il est aussi un dingo absolu de musique : fan (il peut disserter des heures sur Hubert Mounier, les Stone Roses ou sa découverte tardive du blues séminal) mais aussi musicien parfois aperçu aux côtés de Rodolphe Burger, Pascal Comelade ou encore du créateur des fameuses siestes acoustiques Bastien Lallemant. C'est cet amour qu'il relate dans Playlist deluxe où il livre, en dessins (forcément), sa discographie idéale.
Au Théâtre municipal samedi à 20h (lecture musicale avec Véronique Ovaldé)
À la salle Olivier Messiaen dimanche à 14h30 (rencontre)
C'est la rencontre entre un grand voyageur, Christian Garcin (Les oiseaux morts de l'Amérique en 2018), et un irréductible sédentaire, Tanguy Viel (Article 353 du code pénal en 2017). Les voilà embarqués dans un tour du monde, aimantés par l'Ouest mais refusant le recours à l'avion. Ce sera pour ces nouveaux Phileas Fogg (le héros du Tour du monde en quatre-vingts jours), le train, le cargo, la route (pas toujours la plus courte), qui les mèneront à San Diego, Tokyo ou encore Moscou cent jours durant. Cent jours et des milliers de kilomètres racontés à deux voix qui disent aussi une amitié et une complicité d'auteurs et d'hommes sur les traces des grands récits d'écrivains voyageurs d'antan. Et mènent une réflexion sur la lenteur comme matière littéraire.
À la salle Olivier Messiaen samedi à 14h30 (débat)
Au musée dimanche à 10h30 (rencontre)