"C'est ça l'amour" : papa poule, papa coule

De Claire Burger (Fr, 1h38) avec Bouli Lanners, Justine Lacroix, Sarah Henochsberg…


Sa femme l'ayant quitté, Mario est tout tourneboulé. S'accrochant à l'espoir de la voir revenir, il tente avec sa maladresse bienveillante de préserver ses filles du cataclysme qui les ronge tous. Mais rien n'est facile dans cette famille de guingois : même l'amour en a pris un coup.

Ce portrait-mosaïque d'une famille bohème (très loin d'être bourgeoise) dynamitée par la défection maternelle fait penser à un jeu de billard américain, quand la blanche vient de casser le paquet et que les boules s'échappent en tous sens : la réalisatrice Claire Burger s'attache en effet à la trajectoire de chacun des personnages de la famille atomisée, dans l'apprentissage de ses nouveaux repères, si bancals soient-ils. Car Mario n'occupe pas seul les premiers plans (à la différence du père joué par Romain Duris dans Nos batailles, confronté à une situation similaire) : le film ménage de la place aux filles, dans leur émancipation de l'âge d'enfant, leur confrontation aux chamboulements multiples secouant par ailleurs l'adolescence (premières amours, les désirs d'indépendance).

C'est ça l'amour doit beaucoup à ses comédien·nes, ainsi qu'à l'osmose entre l'humanité dépenaillée de Mario et ce que dégage naturellement Bouli Lanners. La maison où le personnage campe est à son image : sens dessus dessous mais respirant une indéniable authenticité du fait de son sympathique capharnaüm. Comme le film, en somme.


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