« Un parcours dans l'imaginaire de l'eau, avec un spectacle, un livre pop-up augmenté et une expérience en réalité virtuelle » : voilà comment Adrien Mondot et Claire Bardainne, artistes au langage plastique extrêmement fort, présentent leur proposition Acqua alta. Où l'on suit trois déclinaisons d'une même histoire, celle d'un couple dont la femme disparaît à la suite de la montée soudaine des eaux. Sur le plateau, deux interprètes plongés dans le dispositif technique cher au duo (des images numériques mouvantes, comme emportées par les danseurs) racontent ce drame avec leur corps. Dans une autre salle, ce sont des dessins qui prennent vie via une tablette. Puis c'est un casque de réalité virtuelle qui nous immerge à la recherche de la disparue…
Comme toujours avec Adrien M & Claire B (le nom de leur compagnie), c'est plastiquement magnifique et narrativement poétique. Surtout les deux expériences immersives, qu'on aurait bêtement pu prendre pour des gadgets censés accompagner le spectacle : après voir vécu l'ensemble du parcours, elles apparaissent comme l'acte artistique fort de l'aventure maîtrisé de bout en bout par ce couple (elle au dessin et design papier, lui à la conception informatique et interprétation numérique) passé maître dans l'art de mettre en vie des images. Et de nous en laisser tout un tas en tête.
Acqua alta
À l'Hexagone de Meylan du mardi 9 au mardi 16 avril