Vera Sola : the blues daughter

L'une des révélations musicales de 2018 sera samedi 20 avril à la Bobine. On vous la présente.


On dit que les chiens ne font pas des chats, que la pomme ne tombe pas loin de l'arbre. Mais il est des cas où des chiens étranges peuvent faire des chiots autrement étranges, où la pomme peut dévaler une colline pour faire son drôle de chemin. Il suffit pour s'en convaincre d'écouter Shades, le disque de l'Américano-Canadienne Vera Sola, promu en fin d'année dernière par certains journaux spécialisés tout en haut du classement des disques de l'année, et de se remémorer les élucubrations bonhommes de l'acteur Dan Aykroyd dans un certain nombre de comédies déjantées des années 1980 (The Blues Brothers et SOS Fantômes, notamment) pour mesurer à quel point la nature est parfois joueuse.

Pourquoi Dan Aykroyd ? Car Vera Sola n'est autre que sa fille (Danielle Aykroyd est son vrai nom), mais une "fille de" uniquement à l'état civil. C'est pourtant avec un autre "fils de", Elvis Perkins, rejeton d'Anthony "Psychose" Perkins, que la jeune femme a débuté, creusant un sillon folk-blues, mélange de gothique et de western aux accents natifs, dont les nuances de sombre laissent passer la lumière à travers de nombreuses fêlures.

Ses chansons portées par la transe pulsatile de sa basse sont comme des complaintes sous la lune, tantôt caverneuses, tantôt chancelantes comme la flamme d'une bougie – la jeune femme possède un vibrato à l'inquiétante étrangeté manifeste. Et si l'on parvient à imaginer Dan Aykroyd en écoutant sa talentueuse fille, ce sont bien des images de SOS Fantômes qui nous arrivent. Mais dans un remake signé David Lynch.

Vera Sola
À la Bobine samedi 20 avril à 20h30


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