Agne : « Jamais je ne fais de photographie lorsqu'il fait beau »

Le photographe isérois propose à la librairie Arthaud jusqu'au samedi 18 mai une superbe exposition baptisée "Les Racines du temps". Visite guidée.


Ce qui frappe d'emblée lorsqu'on entre dans l'exposition Les Racines du temps du photographe Agne, c'est l'usage qu'il fait du format vertical pour traiter les paysages. Pourtant, s'il est peu conventionnel en Occident d'appliquer ce choix à ce type de sujet, il suffit de jeter un œil du côté de l'estampe japonaise pour se rendre compte des atouts que la verticalité peut apporter à l'évocation de la nature – surtout si celle-ci présente des reliefs escarpés.

Voilà qui tombe bien : installé dans le Vercors, le photographe explique réaliser 99 % de ses clichés à moins de quelques kilomètres de chez lui, jouant ainsi avec la présence des falaises et des forêts escarpées. Dans ses travaux, la partie inférieure est alors souvent terrestre et sombre, tandis que la partie supérieure se révèle céleste et lumineuse – l'image devenant un axe sur lequel les nuances qui amènent d'une atmosphère à l'autre sont offertes à la contemplation. L'influence des estampes se retrouve également dans l'intérêt que l'artiste porte à des manifestations éphémères qui témoignent de l'impermanence des choses : fluctuations vaporeuses des nuages, apparition lumineuse fugitive... « Jamais je ne fais de photographie lorsqu'il fait beau » nous explique-t-il.

À cet ensemble de paysages s'ajoute une série de photographies de souches d'arbres où s'entremêlent terre, racines et cailloux. D'une précision remarquable, ces photographies en noir et blanc au format carré offrent au visiteur la possibilité de se perdre dans des nuances de gris subtiles, valorisées par des tirages d'une grande finesse.

Les Racines du temps
À la librairie Arthaud jusqu'au samedi 18 mai


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