"Working Woman" : chronique d'un harcèlement (malheureusement) ordinaire

De Michal Aviad (Isr, 1h32) avec Liron Ben-Shlush, Menashe Noy, Oshri Cohen…


Alors que son mari peine avec son restaurant, Orna trouve un job dans l'immobilier où son efficacité fait merveille. Mais son patron commence à se livrer à des allusions déplacées et des privautés. Orna le tient à distance et n'en dit rien à son mari. Jusqu'au geste de trop…

La mécanique est hélas trop connue, mais il n'est jamais inutile de rappeler la terrible spirale qui conduit un·e supérieur·e à user de son autorité sur un·e subalterne pour obtenir des faveurs. De montrer son approche prédatrice mâtinée de bienveillance cauteleuse et d'allusions libidineuses passant pour de la familiarité complice. En réalité, il s'agit d'une stratégie perverse visant à déstabiliser la victime : flattée pour ses compétences, puis son apparence, Orna est ensuite rendue coupable de susciter du désir chez son "pauvre" patron. Lequel manie dans le même temps la carotte économique ou joue de son influence pour la rendre redevable, silencieuse et donc finalement soumise à ses caprices.

Mais si la réalisatrice israélienne Michal Aviad a appelé son film Working Woman, c'est bien parce que son héroïne se définit par sa force de travail et sa force tout court. Elle trouve les ressources pour sortir du piège de la honte induit par la situation d'une manière inattendue. Certes insuffisante du point de vue de la loi, sa victoire s'apparente toutefois à un KO psychologique asséné dans les génitoires.


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