P.r2b : de la chanson comme au cinéma

Nouvel espoir de la jeune chanson française pas comme les autres, P.r2b s'avance avec un blase étrange et des chansons qui ne le sont pas moins, puisant leur source dans un amour conjugué de la musique et du cinéma. À découvrir mercredi 15 mai sur la scène de la MC2.


Si P.r2b, son pseudonyme de chanteuse-musicienne-autrice-compositrice, n'est pas, loin s'en faut, un clin d'œil à R2D2, le robot trapu de Star Wars, mais une stylisation des initiales de son nom, il n'en demeure pas moins que chez Pauline Rambeau de Baralon, musique et cinéma sont inextricablement liés. Car voilà deux disciplines avec lesquelles la jeune femme a grandi sans jamais véritablement pouvoir choisir l'une plutôt que l'autre.

Alors, certes, après une double licence cinéma-théâtre, elle a tenté, et raté, le concours du cours Florent, avant de réussir celui de la Fémis où elle étudia quatre ans durant. Mais au moment de réaliser son premier film, Bird's Lament, c'est la chanson du même nom et la figure du musicien viking new-yorkais Moondog qui l'inspirent.

Surtout, elle n'a jamais cessé de composer, notamment des musiques... de films et de publicités. Des morceaux aussi, dont elle fantasme l'idéal formel : une chanson qui ressemblerait à un travelling. Lesdites chansons constituent alors le support idéal aux courts-métrages qui leur font office de clips. Bref, chez P.r2b, le serpent cinématographico-musical se mord la queue aussi sûrement qu'une bobine de pellicule transformée en ruban de Möbius.

Ferré vs indie rock à poil

Pourtant, ce sont les talents de musicienne de celle qui est aussi clarinettiste (comme Woody Allen) qui, ces derniers mois, ont fait beaucoup parler, avant même d'ailleurs que la Berrichonne n'ait publié le moindre album. Ce sont notamment les dénicheurs de talents underground hexagonaux de La Souterraine qui ont cornaqué les premiers son style singulier. Soit quelque chose qui erre entre Léo Ferré (dont elle reprend Tu ne dis jamais rien sur C'est Extra, compile hommage initiée par La Souterraine, justement) et hip-hop (dé)glacé (dont le même Ferré aurait été le MC primitif), électro minimale, gabber enragé et indie rock à poil.

Là non plus, P.r2b ne semble pas en mesure de choisir et c'est ainsi qu'elle bâtit son univers, à la fois puissant et gracile, à la fois néo-réaliste et surréaliste, irradiant, enveloppant, atmosphérique. Au fond, cinématographique, forcément.

P.r2b
À la MC2 mercredi 15 mai à 19h30


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