Snapped Ankles : chevilles ouvrières

Le groupe londonien adepte du "punktronica" sera vendredi 7 juin à la Bobine avec, dans ses valises, de drôles d'instruments façon hommes des bois. Tout un programme.


Quand on croit avoir tout vu en matière d'originaux déguisés qui font les zozos avec des instruments improbables (une tradition qui remonte à loin), c'est là que débarquent les Britanniques de Snapped Ankles. Lesquels doivent leur nom à la fameuse scène de cassage de chevilles du Misery de Stephen King, ce qui vous pose les gaillards.

Nous sommes en 2017 et une bande d'hurluberlus grimés en hommes des bois (pour ne pas dire en bois tout court) s'avance donc avec une musique que certains ont qualifiée comme la rencontre entre The Fall et un groupe de modems défectueux (sans que l'on sache si l'on parle là du périphérique internet ou de membres du parti bayrouiste). Et dont les influences vont d'Ikea à Jean-Luc Godard et Fela Kuti et les instruments de la basse et la batterie à des peaux d'animaux et des bûches de bois reliées à des synthés.

Ainsi équipés, les zinzins londoniens pratiquent un genre du post-punk tribal et théâtral qui dénonce non sans humour – mais ça vous l'aviez compris – la marche folle du monde. À l'inaugural Come play the Trees, ces amoureux de la nature et de l'état qui va avec ont fait succéder Stunning Luxury, sorte d'orgie de rock déglingué qui n'est pas sans rappeler non plus un mariage dérangé entre le groupe Suicide (mais sous les tropiques), des Talking Heads rendus à l'état sauvage et les pires loufoqueries des Liars. Vous voyez le genre...

Snapped Ankles + Owun
À la Bobine vendredi 7 juin à 20h30


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