"Mutation" : nature (pas tout à fait) morte par Philippe Aureille

Rendez-vous tout le mois de juin à la librairie Arthaud pour découvrir cette curieuse exposition.


Selon une recette de retouche numérico-graphique qui lui est toute personnelle, Philippe Aureille produit d'énigmatique images qui s'offrent au spectateur comme autant de visions surréalistes. Pour chacune de ses œuvres, l'artiste s'inspire de la photographie d'un élément naturel mort et donne à voir, grâce à tout un tas d'effets graphiques, une mutation possible de cet élément. Avec lui, une feuille morte, une vieille branche, une écorce ou une racine évoquent, tour à tour, un squelette de cormoran, d'étranges îlots calcinés ou encore un cheval décharné qui galope à travers les steppes désertiques…

Au fil du parcours proposé par la librairie Arthaud, le visiteur est donc invité à s'adonner à l'art de la paréidolie (observation de formes dans des objets ou dans la nature), sachant que plus l'on avance dans l'exposition, plus les images proposées laissent une vaste marge d'interprétation. Pas étonnant que Philippe Aureille ait alors proposé à des auteurs et autrices de s'inspirer de ses œuvres pour imaginer des textes, renversant ainsi le traditionnel rôle illustratif donné aux images.

D'ailleurs, deux de ces publications, présentées dans les vitrines (et en vente à la librairie), sont réalisées à partir de photographies que Philippe Aureille a faites d'inquiétantes poupées cousues par Laura Vicédo, dont on serait curieux de mieux connaître le travail… Si jamais la librairie l'accueille, sûr qu'on lui consacrera elle aussi un bel article !

Mutation
À la librairie Arthaud jusqu'au samedi 29 juin


<< article précédent
Snapped Ankles : chevilles ouvrières