C'est devenu une tarte à la crème que d'accommoder la ou les musiques des origines à la sauce pop. Tout autant que de faire l'inverse. Le fait est que cela donne souvent un résultat absolument envoûtant. D'où vient que cela est particulièrement vrai avec la musique traditionnelle algérienne (de Rachid Taha à Imarhan) ? On ne sait guère...
Mais c'est cette alchimie gracile que la Grenobloise Djazia Satour obtient sur ses disques, à commencer (pour ainsi dire) par le dernier, Aswât, où le blues se mêle au chaâbi, le banjo à l'oud, et l'esprit de conquête western à la mélancolie orientale. Où l'on a parfois l'impression que le Mississippi se jette dans la Méditerranée.
Vendredi 5 juillet à 20h
"Dis petit pot de beurre blues, quand te dépetitpotdebeurreblueseras-tu ?" pourrait demander une variante de la célèbre comptine pour orthophoniste. Ce à quoi les membres de The Blue Butter Pot répondraient "jamais". Le duo, constitué d'un batteur et d'un guitariste chanteur basés à Sulniac (Morbihan), qui sera sans doute pour beaucoup une découverte, a en effet le blues collé à la peau (ou au pot) comme le beurre au beurrier.
Bien sale (et salé), le blues, plutôt tendance "ruralité et cambouis" (d'où sans doute la couleur du beurre) à la Wovenhand / Seasick Steve / Left Lane Cruiser, mais avec quelques accents soul façon G. Love & Special Sauce. Au beurre, forcément.
Vendredi 5 juillet à 21h (entrée libre)
Aussi longtemps qu'il sera programmé quelque part, on vous fera l'article sur le chanteur quiberonnais au talent protéiforme. Ces derniers mois, on aura vu Bertrand Belin sur scène au théâtre en Billy The Kid, sur disques (et parfois sur scène aussi) accompagner des rois de l'underground tels les Limiñanas ou Red, en librairie avec le délicieusement cruel Grands Carnivores et en grande forme avec le volatile et politique album Persona (2019).
Pour ne rien gâter, sur scène, Belin s'affiche comme ce qui se rapproche le plus d'un croisement réussi entre Alain Bashung et Johnny Cash. Classe.
Samedi 6 juillet à 19h
Quand une poignée de musiciens parisiens se prend la découverte de l'éthio-jazz en pleine poire, ça donne Arat Kilo et des embardées qui portent cette musique totémique à la rencontre du hip-hop et des musiques latines. Et voilà que le groupe s'est acoquiné pour quelque temps (le temps de l'album Visions of Selam et d'une tournée) avec la chanteuse malienne Mamani Keïta et la mitraillette du spoken word américain Mike Ladd. Une rencontre qui fait des étincelles et ne demande qu'à mettre le feu au public.
Dimanche 7 juillet à 17h15