"Yuli" : coup de barre

de Icíar Bollaín (Esp, 1h50) avec Carlos Acosta, Santiago Alfonso, Kevyin Martínez…


Né dans une famille cubaine modeste, Carlos Acosta manifeste dès sa plus tendre enfance un talent inné pour la danse, qu'il pratique dans les rues. Forcé par son père à suivre des cours classiques, il devient le premier danseur étoile noir du Royal Ballet de Londres…

Qui dit film sur un danseur/une danseuse dit forcément vocation contrariée par une autorité maltraitante. Soit un père (Billy Elliot), soit un double maléfique ou un maître de ballet pervers manipulateur (Black Swan), soit un État totalitaire (Noureev, pour citer le dernier en date). Même la prof de danse de la série Fame réclamait qu'on la paie en monnaie de sueur, c'est dire. Autrement dit, la danse est une école de souffrance pour masochistes et celles et ceux qui aiment à contempler ses pratiquants, rien moins que des sadiques. 

D'accord, on grossit un peu le trait, mais que dire d'autre de ce biopic si conventionnel ? Oui, Carlos aura été "le premier", il a bénéficié du concours d'un père opiniâtre et vivait dans un pays fermé. Il a connu la gloire et est revenu chez lui pour transmettre son savoir à de futurs Carlos. Puis il a créé un ballet à partir de son existence, prouvant comme Guitry que son père avait raison. On a connu le scénariste Paul Laverty plus inspiré, en général quand il écrit pour Loach ; là, il semble avoir écrit sans quitter ses chaussons…


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