Il y a deux ans, lors de sa dernière apparition grenobloise, on vous avait déjà présenté John Mayall comme un dinosaure du blues. Or, il semble bien que l'animal ne soit guère voué à l'extinction. S'il a été le mentor de tout ce que le blues anglais a compté de guitar heroes, d'Eric Clapton à Jeff Beck, de Mick Taylor à Peter Green et une ribambelle d'autres, il n'est pas improbable, comme c'est parti, qu'il les enterre tous.
85 et 67, ce sont les chiffres à retenir concernant le père du British Blues, émigré depuis belle lurette aux États-Unis. 85, comme son âge (les 86 sont pour dans deux mois), canonique, même pour un bluesman, et 67 comme le nombre d'albums qu'il a publiés dans sa carrière. Le dernier a pour titre Nobody Told Me et Mayall, accompagné de toute une kyrielle d'admirateurs premium (Larry McCray, Joe Bonamassa, Steven Van Zandt, Todd Rundgren...), y est plus sémillant que jamais.
Et en dépit de quelques problèmes de santé à la sortie du disque, il s'est mis en tête d'effectuer un 85th anniversary tour (parce qu'on n'a pas tous les jours 85 ans) à travers l'Europe et les États-Unis. Bien sûr, il faut aimer le blues à l'ancienne, fait de groove éléphantesque et de soli surbrodés, le blues à la papa diraient les mauvaises langues. Si c'est le cas, Mayall is the man. Et plutôt 85 fois qu'une.
John Mayall
À la Belle électrique samedi 28 septembre à 20h