Big Ukulélé Syndicate : « Créer une vraie émotion avec des compositions entièrement réalisées au ukulélé »

À l'occasion de la sortie de leur premier EP "Rêve général", les Grenoblois du Big Ukulélé Syndicate présenteront leur nouveau spectacle mardi 15 octobre à l'Heure Bleue de Saint-Martin-d'Hères. Erwan Flageul, musicien, compositeur et « conducteur du BUS », nous en dit plus sur l'histoire pour le moins atypique du groupe et ce premier opus.


Aucun d'eux ne pensait un jour faire partie d'un ensemble de ukulélés. Pourtant, sept ans après leurs premiers pas dans le Big Ukulélé Syndicate (alias BUS), 12 de ses 18 musiciens fouleront les planches de l'Heure Bleue, munis de leurs petits instruments et vêtus de leur bleu de travail, pour présenter leur premier EP Rêve général.

« À l'origine, aucun de nous n'est ukuléliste. On joue tous d'autres instruments dans différents groupes du bassin grenoblois. On s'est rencontré car on se produisait dans les mêmes lieux, les mêmes festivals et travaillait parfois ensemble sur des projets musicaux », se souvient Erwan Flageul, créateur de la compagnie Intermezzo qui porte le BUS. Pour eux, le ukulélé était alors l'instrument qu'ils sortaient pendant les temps d'attente, entre deux concerts, « pour s'occuper ».

« Au début, on jouait surtout pour le plaisir, comme à la Bobine et dans le parc Paul-Mistral. Puis, quand on a vu que les gens s'arrêtaient, écoutaient, on s'est dit qu'on pourrait se produire dans d'autres lieux, et notre groupe s'est finalement structuré petit à petit. »

« Dépoussiérer le ukulélé »

Après deux spectacles de reprises, la sortie de leur premier EP s'inscrit dans la suite logique des choses. « C'était un double défi pour nous : on voulait voir si, d'une part, on arriverait à créer quelque chose d'intéressant avec ce petit instrument, et, d'autre part, si on réussirait à composer ensemble pour réaliser une création collective tout en acceptant les différences et les sensibilités de chacun. »

Pour cet EP de sept titres en anglais avec lequel ils veulent « dépoussiérer le ukulélé », « ne vous attendez pas à de la musique traditionnelle hawaïenne » mais à des chansons pop, aux accents notamment rock, funk, reggae et électro. « On a composé exclusivement en anglais afin que les gens se concentrent avant tout, non pas sur les paroles, mais sur la musique. On voulait voir si on arrivait à créer une vraie émotion avec des compositions entièrement réalisées au ukulélé. »

Sur scène, sur fond de lutte des classes, patrons (les deux chanteurs) et ouvriers (les dix autres musiciens) se livreront une bataille sans merci à coups de ukulélés ténors, de concert, sopranos, basses, électriques, acoustiques et semi-acoustiques. « Les ukulélistes sont tous les éléments d'une même machine à fabriquer du rêve mais, comme dans Les Temps Modernes de Chaplin, il arrive qu'il y ait parfois un grain de sable dans la machine qui produise quelques bugs. On avait dans l'idée de faire un spectacle qui questionne la dureté du monde du travail actuel tout en restant dans un esprit drôle et festif. »

Big Ukulélé Syndicate
A l'Heure Bleue (Saint-Martin-d'Hères) mardi 15 octobre à 20h


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