Heidi Folliet ("La Vie devant soi") : « J'ai eu un coup de cœur immédiat pour ce texte »

Seul-en-scène  interprété par Maxime Ubaud d'après le texte culte du romancier Romain Gary, "La Vie devant soi" est une réussite créée en 2018 dans le cadre des Envolées, dispositif grenoblois qui a pour but de rendre visible le premier geste théâtral d'artistes en devenir. Alors que le spectacle est repris jeudi 17 et vendredi 18 octobre à Eybens, on a posé quelques questions à sa metteuse en scène Heidi Folliet.


Pourquoi avoir décidé de mettre en scène ce roman de Romain Gary ?

Heidi Folliet : C'est un texte que j'ai lu il y a plusieurs années de ça : j'ai eu un coup de cœur immédiat. J'ai eu très vite envie d'en faire quelque chose, même si je n'ai pas tout de suite su comment.  Je l'ai alors gardé en tête, jusqu'à ce que je pense à Maxime Ubaud. J'ai imaginé le spectacle avec lui qui interpréterait les deux rôles de Momo et Madame Rosa [qui a ouvert « une pension pour les gosses qui sont nés de travers » comme le dit Momo dans le roman – NDLR]. C'est à partir de là que j'ai vraiment concrétisé le projet.

Le choix d'un seul acteur au plateau a donc dû contraindre votre adaptation ?

Je me suis vraiment concentrée sur les personnages de Momo et Madame Rosa et leur relation. Pour passer ça sur un plateau, j'ai forcément été obligée de faire pas mal de coupes, il y a donc un certain nombre de personnages qui n'existent plus dans l'adaptation. Par contre, tout le contexte du quartier de Belleville, là où a grandi le personnage de Momo, je l'ai conservé puisqu'il était très important pour moi.

Vous avez créé le spectacle au printemps 2018 dans le cadre des Envolées…

Oui, même si j'avais décidé de faire ce spectacle avant qu'il y ait les Envolées. On avait commencé le travail à Belleville, pour faire de la recherche documentaire sur les traces des personnages, dans les rues qui sont citées… Quand on a vu passer l'appel à projets, on travaillait déjà même si on n'était pas du tout structuré. Les Envolées sont donc arrivées au bon moment.

Qu'est-ce que ce dispositif dédié à l'émergence théâtrale vous a apportée ?

Ça a donné un cadre de création absolument nécessaire, comme c'était le premier spectacle que je mettais en scène. On a eu des moyens pour répéter, dans des salles par exemple, et aussi un accompagnement dramaturgique et scénographique. J'ai notamment travaillé avec la dramaturge Pauline Noblecourt, qui m'a beaucoup aidée sur l'adaptation, m'a poussée à radicaliser des choix et m'a aussi donné des objectifs précis. Puis, la mini tournée proposée par les Envolées a été une superbe opportunité pour montrer le spectacle qu'on continue à tourner depuis.

La Vie devant soi
À l'Autre rive (Eybens) jeudi 17 et vendredi 18 octobre à 20h
À l'Espace 600 (Grenoble) vendredi 10 janvier à 18h30


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