"J'aimerais qu'il reste quelque chose" : le temps du souvenir

De Ludovic Cantais (Fr., 1h19) documentaire


Lieu de souvenir et de conservation, le mémorial de la Shoah a aussi pour vocation d'accueillir témoins et victimes de la barbarie nazie (ou leurs descendants) afin de collecter leurs souvenirs matériels (documents, vêtements etc…), mais aussi et surtout immatériels : leur vécu personnel. Certains n'ayant jamais évoqué le traumatisme concentrationnaire, même à leurs plus proches, leur parole tardive s'avère précieuse aux oreilles de l'Histoire.

Ce documentaire – ou plutôt document car il pourrait très bien être diffusé tel quel dans l'enceinte du mémorial pour en expliquer les missions – hésite entre deux dispositifs. L'un, en caméra fixe et frontale, présente une succession de bénévoles interviewant les déportés et leur famille devant un décor sobre et noir, très lanzmanien. Tout est fait pour valoriser le récit, à peine entrecoupé par quelques inserts de photographies – tant mieux, car il y a des histoires fortes. L'autre, où l'on suit les équipes du musée dans leur quotidien : course contre la montre pour réunir de nouveaux témoignages (et déplacements en province à cet effet), process d'archivage des documents glanés, organisation de cérémonies… Cette dimension informative paraît bien illustrative autour des édifiantes paroles rassemblées dans les autres séquences et qui portent le film.


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