Les Rencontres du cinéma italien, un festival pétri de bonnes idées


Qui se souvient d'Elio Petri ? Trop tôt disparu en 1982, le Transalpin aurait eu 90 ans en 2019. Et l'on se prend à rêver aux films que cet engagé enragé pourrait tourner de nos jours dans la Botte à nouveau contaminée par la gangrène fascisante. Les Rencontres du cinéma italien concoctées par l'association Dolce Cinema ont la bonne idée de remettre en avant deux œuvres de ce cinéaste essentiel des années 1960 et 1970 : La Classe ouvrière va au paradis (Palme d'Or 1972) et Les Jours comptés (1962).

Bien entendu, les rencontres consacrent l'essentiel de leur programmation à des œuvres inédites en France, à l'exception de quelques festivals choisis. En toute logique, les pépites de la compétition de la dernière édition du grand frère annécien, grand défricheur de nouveautés, s'y trouvent bien représentées. Tels Bangla de Phaim Bhuiyan, Maternal de Maura Delpero, Ovunque Proteggimi de Bonifacio Angius, Effetto Domino de Alessandro Rosseo et évidemment le doublement primé La Scomparsa de mia Madre de Beniamino Barrese, ce portrait documentaire par son fils de Benedetta Barzini – icône de la mode et du féminisme – au moment où elle souhaite "disparaître". On notera également en ouverture la projection du nouveau Mario Martone (L'Amour meurtri), Il sindaco del Rione Sanità et une séance en partenariat avec Vues d'en face autour de Mamma + Mamma de Karole Di Tommaso en présence de la réalisatrice. Car, on en oublierait de le signaler tant le titre de la manifestation le rend évident, les rencontres tirent une considérable vigueur des invités accompagnant la vingtaine d'œuvres présentées. Une vigueur ne demandant qu'à être partagée.

13e Rencontres du cinéma italien
Du samedi 16 au samedi 30 novembre au Cinéma Le Club, au Cinéma Juliet-Berto, à la Salle Noire, Grenoble ; au Cinéma La Vence Scène, Saint-Égrève ; au Cinéma Le Fellini Villefontaine


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"J'aimerais qu'il reste quelque chose" : le temps du souvenir