Elias Dris : to folk or not to folk


Il y a encore dix ans, on avait des folkeux tout autour du monde : dans le sillage de l'at-country américaine (Bonnie 'Prince' Billie, Silver Jews...), du folk scandinave (Matthias Hellberg, Thomas Hansen...) ou du freak folk californien (Devendra Banhart, Joanna Newsom...), il en tombait de partout en France nommés Coming Soon, Cocoon, Zak Laughed, The Delano Orchestra, Moriarty... Fatalement le soufflé est un peu retombé et le genre ne fait plus guère frémir. Ce qui place d'autant plus dans une position ovniesque le jeune Parisien Elias Dris, qui tire son inspiration des classiques éplorés du genre (Nick Drake, Joni Mitchell), lui qui il y a deux ans enregistrait l'éblouissant Gold in the Ashes avec Tom Menig, paternel d'Alela Diane, avant de communier avec Morgane Imbeaud (ex-Cocoon) sur une belle revisite du patrimoine Simon & Garfunkel.

Mais voilà que même lui, grand gamin à la chevelure de vestale hippie, se détourne quelque peu de son essence pour livrer un deuxième album hautement atmosphérique ouvert à la grandiloquence pop et perfusé d'electronica, suivant en cela la trajectoire d'un Sufjan Stevens ou d'un Bon Iver jamais vraiment revenus de leurs trips hallucinés en terre expérimentale. Pourtant le cœur du folkeux bat toujours dans ces ballades gonflées à l'hélium, comme un tiraillement que résume le titre de l'oeuvre : Beatnik or not to Be. Telle est sa réponse.

Elias Dris + Troy Von Balthazar
A la Source jeudi 14 novembre


<< article précédent
Les Rita, c'était comme ça