"Un instant" : temps proustien arrêté par Jean Bellorini


Dans un décor somptueux qu'il signe lui-même, le metteur en scène scénographe et aussi concepteur lumière Jean Bellorini offre un écrin à la langue de Marcel Proust. En piochant dans différents extraits de À la recherche du temps perdu, il parvient à restituer une certaine langueur qui parfois nous laisse un peu à distance faute de rythme mais finit par nous atteindre, non pas tant par le récit dans son entier que par les bribes qui s'en échappent. Peut-être donc que le spectacle porte très bien son nom de Un instant (à la MC2 du 13 au 16 novembre).

Ces fragments sont ceux qui émanent de la comédienne Hélène Patarot. Celle qui a été dirigée par Peter Brook (Le Mahabharata) ou Simon McBurney incarne une vieille femme dont la mémoire flanche, les pas se font lents et les mots forment une ritournelle tout juste entrecoupée par l'ombre de Marcel Proust (Camille de La Guillonière), planqué là-haut dans une cabane en surplomb, conférant à ce travail du tout nouveau directeur du TNP de Villeurbanne (au 1er janvier), une forme d'atemporalité.


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